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En effet, le temps libĂ©rĂ© par les ordinateurs et les robots diminue le besoin de main d'oeuvre et rend l'humain plus disponible. Cette Ă©volution pose des questions sur le partage du temps de travail et des richesses. Face Ă  cela, des rĂ©ponses existent comme le revenu de base prĂ©sentĂ© ce soir-lĂ  par Arthur Mignon du Mouvement Français pour un Revenu de Base MFRB et le salaire Ă  vie, thĂšme du film d'Usul, commentĂ© par Nadja Martinez, prĂ©sidente du Quai. de gauche Ă  droite Nadja Martinez, Erwan Dubarry Baete, Arthur Mignon Arthur Mignon a soulignĂ© le caractĂšre exceptionnel d'un dĂ©bat de ce type oĂč les deux rĂ©ponses Ă©taient confrontĂ©es. Ayant rejoint le Mouvement en 2015, il a repris le groupe local de PĂ©rigueux. Pour introduire son propos, il a lu la prĂ©sentation d'une piĂšce jouĂ©e le 3 mai dernier, au Palace Ă  PĂ©rigueux, Relaps, dont nous avons rencontrĂ© le metteur en scĂšne il y a quelques mois Evoquant la gĂ©nĂ©ration Y, elle met en scĂšne des personnages "nĂ©s dans les annĂ©es 80 et Ă©levĂ©s avec la garantie que leur vie serait meilleure que celle de leurs parents, ils n'ont pas d'accĂšs au travail, ou de façon prĂ©caire. Au fait, en veulent-ils vraiment un?". Membre de cette gĂ©nĂ©ration, Arthur Mignon a expĂ©rimentĂ© les affres de "l'assistance sociale" oĂč il s'agit avant tout de mettre les usagers sur le chemin de l'emploi, considĂ©rant qu'il est leur unique besoin, nĂ©gligeant des besoins aussi importants que la culture, par exemple. Se rĂ©fĂ©rant Ă  Thomas More qui dĂ©crivait dĂ©jĂ  au XVIĂš siĂšcle comment le pouvoir canalisait le peuple en lui Ă©vitant d'accĂ©der Ă  l'argent et Ă  la libertĂ©, il a montrĂ© que le revenu de base permettait de remettre en cause les rapports de domination en jeu oĂč le peuple Ă©tait contraint de vendre sa force de travail et oĂč les banques Ă©taient toutes-puissantes. Poursuivant ses rĂ©fĂ©rences historiques, il a citĂ© Thomas Paine, un rĂ©volutionnaire anglo-amĂ©ricain, Ă©lu dĂ©putĂ© Ă  l'AssemblĂ©e Nationale en 1792 qui souhaitait contribuer Ă  la dĂ©mocratie effective alors que c'est la dĂ©mocratie reprĂ©sentative de l'AbbĂ© SieyĂšs que l'Histoire a retenue. image extraite de Pour Thomas Paine, auteur de La justice agraire 1795, il n'y avait de dĂ©mocratie que si les citoyens Ă©taient Ă©conomiquement libres et disposaient donc de revenus. En cela, il Ă©tait proche des idĂ©es des physiocrates la richesse provenait de la terre et quand on en disposait pas, il Ă©tait nĂ©cessaire de bĂ©nĂ©ficier d'une indemnisation qui assurait sa subsistance et permettait de rĂ©tablir l'Ă©galitĂ© de moyens entre les possĂ©dants de la terre et les autres. Ces idĂ©es novatrices de la pĂ©riode rĂ©volutionnaire ont Ă©tĂ© reprises au XXĂš siĂšcle mais parfois dĂ©tournĂ©es. L'Ă©conomiste libĂ©ral, Milton Friedman, a proposĂ© un crĂ©dit d'impĂŽts tandis que Paine parlait d'une dotation versĂ©e Ă  la majoritĂ©. L'idĂ©e de revenu de base a vraiment pris de l'ampleur dans les annĂ©es 1970-80. Au Canada, elle a Ă©tĂ© expĂ©rimentĂ©e dans une ville pendant plus de 10 ans. Dans les annĂ©es 1980, l'Ă©conomĂštre Yoland Bresson a lancĂ© avec Henri Guitton l'Association pour l'Instauration du Revenu d'Existence AIRE. C'est Marc de Basquiat qui a pris la prĂ©sidence Ă  sa mort en 2014. En 2013, c'est Gaspard Koenig qui a fondĂ© le think-tank GĂ©nĂ©rationLibre et publiĂ© Liber, un revenu de libertĂ© pour tous Ce sont des auteurs libĂ©raux qui ont mauvaise presse chez les progressistes, a expliquĂ© Arthur Mignon, mais c'est la vision la plus connue du revenu de base. Au sein du MFRB, créé le 3 mars 2013, dans le contexte de l'initiative citoyenne europĂ©enne pour le revenu de base, il existe un large spectre de propositions. Ainsi, Baptiste Mylondo, Ă©cologiste, qui a beaucoup Ă©changĂ© avec Bernard Friot, dĂ©fenseur du salaire Ă  vie, estime que si l'on se base sur le PIB, le revenu disponible par habitant serait de plus de 1000 euros par mois pour un partage strictement Ă©galitaire, soit plus du double de la proposition de GĂ©nĂ©rationLibre. Tandis que le premier estime que l'impĂŽt sur le revenu peut ĂȘtre financĂ© dĂšs le 1er euro gagnĂ©, le second souhaite la conservation d'un modĂšle progressif oĂč les plus pauvres ne seront pas taxĂ©s et prĂ©conise l'instauration d'une derniĂšre tranche d'impĂŽt sur le revenu Ă  100%. Selon Baptiste Mylondo, le revenu de base tel qu'il l'envisage remet en cause le chĂŽmage comme une institution artificielle qui maintient la population dans la peur du lendemain. Elle est compatible avec la capitalisme mais en Ă©branle tous les fondements. Quant Ă  AndrĂ© Gorz, prĂ©sentĂ© par Arthur Mignon comme un philosophe Ă©co-socialiste, il Ă©tait favorable au partage du temps de travail une libre rĂ©partition du nombre d'heures affectĂ©es pour la vie active. Puis, il s'est rangĂ© du cĂŽtĂ© d'un revenu de base inconditionnel sans contrepartie en constatant que raisonner par nombre d'heures de travail n'avait plus de sens dans un contexte post-fordiste. Il Ă©tait une remise en cause des fondements du capitalisme mais pas de la monnaie dont les Etats n'avaient plus le monopole de crĂ©ation. Les banques commerciales la crĂ©aient grĂące au crĂ©dit constituĂ© de 3 parties l'emprunt lui-mĂȘme, les intĂ©rĂȘts, qui servent surtout Ă  enrichir les banquiers mais aussi Ă  produire des piĂšces et billets, et les assurances sur le crĂ©dit pour se prĂ©munir des dĂ©fauts de paiement et protĂ©ger les profits. Le systĂšme perdurait du fait de l'existence du crĂ©dit. Ces notions ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©es par GĂ©rard Foucher dans Les secrets de la monnaie et qui a donnĂ© une confĂ©rence gesticulĂ©e Ă  PĂ©rigueux en 2014. Il propose de remplacer la monnaie dette par une monnaie libre de dette la monnaie Ă  dividende universel. Quant Ă  StĂ©phane Laborde, il dĂ©veloppe la ThĂ©orie relative de la monnaie. Il pense qu'il ne faut pas confier le monopole de la crĂ©ation monĂ©taire aux banques mais aux individus sous forme d'un revenu de base. La monnaie serait créée avec ce revenu. Plus la masse monĂ©taire est importante, plus le montant du revenu de base versĂ© rĂ©guliĂšrement Ă  chaque partie prenante du systĂšme est Ă©levĂ©. L'unitĂ© de compte est le revenu de base lui-mĂȘme. Quant Ă  l'association Positive Money, elle lutte contre le programme d'assouplissement quantitatif Quantitative Easing lancĂ© par la Banque Centrale EuropĂ©enne et milite en faveur d'une politique alternative la BCE financerait des investissements publics ou distribuerait de l'argent Ă  tous les citoyens sous forme d'un revenu de base. Pour Arthur Migon, alors que dans le systĂšme actuel, on dĂ©finit qui a droit Ă  l'argent redistribuĂ©, avec les monnaies libres Ă  dividende universel, tout le monde a droit Ă  l'argent de façon inconditionnelle. Donner ce revenu aussi aux riches casserait le rapport de domination que l'argent entretient, un de ses rĂŽles fondamentaux au-delĂ  de couvrir un besoin. Pour l'intervenant, instaurer un systĂšme de gratuitĂ© oĂč il n'existe plus de fraudeur ni de voleur est une maniĂšre d'abattre la sociĂ©tĂ© de classe. Nadja Martinez a ensuite commentĂ© le film. Le salaire Ă  vie est l'une des options possibles pour changer le systĂšme. Il n'est pas question de le mettre en opposition avec le revenu de base, d'autant que tous deux ont les mĂȘmes ambitions se libĂ©rer du marchĂ© de l'emploi, dĂ©connecter la population de son aliĂ©nation Ă  la surproduction marchande en tant que producteur et consommateur, permettre de faire des choses qui paraissent utiles, dĂ©cider de ce que l'on produit, comment et pourquoi. Selon elle, le salaire Ă  vie va plus loin dans son rapport au capital et semble plus long Ă  mettre en place que le revenu de base, parce que celui-ci pose simplement la question du partage des richesses. Le Quai s'est intĂ©ressĂ© Ă  cette question car il renvoie Ă  la situation des artistes qui bĂ©nĂ©ficient en France du rĂ©gime de l'intermittence. Celui-ci reconnaĂźt un temps de crĂ©ation qui doit ĂȘtre rĂ©munĂ©rĂ© sans que cela gĂ©nĂšre immĂ©diatement une production. En son absence, la crĂ©ation risque d'ĂȘtre l'apanage d'un groupe de rentiers loin de la contre-culture et peu enclin Ă  soulever des questions qui traversent une sociĂ©tĂ© de classe. La prĂ©sidente du Quai a ensuite choisi de prĂ©ciser des termes abordĂ©s dans le film, comme celui de la valeur ajoutĂ©e qui est produite par les forces de travail et reprĂ©sente le chiffre d'affaire d'une entreprise, ses consommations intermĂ©diaires dĂ©duites. Le capital est rĂ©munĂ©rĂ© sous forme de dividendes et d'intĂ©rĂȘts d'emprunts qui reprĂ©sentent 700 milliards pour 2000 milliards produits, le reste Ă©tant redistribuĂ© en salaires et cotisations. En mettant fin Ă  la propriĂ©tĂ© lucrative, on met fin Ă  cette ponction et le travail est envisagĂ© comme une activitĂ© et non comme un emploi qui enlĂšve le statut de producteur quand on n'en a plus. Dans le salaire Ă  vie, le travail englobe toutes les activitĂ©s humaines comme productrices de valeur d'usage. La cotisation est prĂ©fĂ©rable Ă  l'impĂŽt car celui-ci est ponctionnĂ© sur les revenus une fois distribuĂ©s distribution secondaire tandis que le premier l'est par distribution primaire. L'impĂŽt implique de reconnaĂźtre la propriĂ©tĂ© privĂ©e lucrative. Les cotisations Ă©tant prĂ©levĂ©es sur la valeur ajoutĂ©e, elles ne sont pas une dĂ©pense, idĂ©e vĂ©hiculĂ©e par les mĂ©dias dominants, mais une redistribution, d'autant plus si l'on reconnaĂźt la valeur d'usage et la production non marchande dans la valeur Ă©conomique. La propriĂ©tĂ© lucrative ayant disparue, les travailleurs deviennent propriĂ©taires de leurs moyens de production. RĂ©seau salariat est une association d'Ă©ducation populaire visant l'institution d'un statut politique du producteur, donnant droit Ă  un salaire Ă  vie attachĂ© Ă  la qualification personnelle qui donne donc un salaire diffĂ©rent. Suite Ă  cette intervention, le dĂ©bat Ă©tait lancĂ© avec la salle. Une question a Ă©tĂ© posĂ©e sur la position des gouvernements concernant ces sujets. En Suisse, une votation a eu lieu le 5 juin pour inscrire ou non le revenu inconditionnel et universel dans la Constitution et instaurer ensuite une loi mais elle a rejetĂ© le projet. En France, le Premier ministre, aprĂšs avoir parlĂ© de revenu de base ciblĂ©, a Ă©voquĂ© un revenu universel. Le MFRB a quelques dĂ©fenseurs parmi les dĂ©putĂ©s de gauche comme de droite qui ont fait des propositions de loi ou amendements mais pour l'instant sans suite. On peut citer FrĂ©dĂ©ric Lefebvre des RĂ©publicains, Delphine Batho, Isabelle Attard, proche de JosĂ© BovĂ©. La stratĂ©gie du MFRB se situe aussi Ă  l'Ă©chelle rĂ©gionale et locale. EELV a lancĂ© une Ă©tude de faisabilitĂ© pour automatiser le RSA sans que l'usager n'ait de dĂ©marches Ă  faire. C'est un premier pas vers l'instauration de ce revenu. Logo du Mouvement Français pour le Revenu de Base Un bibliothĂ©caire fonctionnaire a tĂ©moignĂ© de sa situation ayant vu sa bibliothĂšque fermĂ©e, et privĂ© de tĂąche, il est devenu malade de ne pas travailler. Il constatait qu'il Ă©tait plus actif en arrĂȘt maladie qu'au travail. A l'inverse, une travailleuse sociale a dĂ©clarĂ© ĂȘtre "en suractivitĂ©" et s'est dit intĂ©ressĂ©e par ce revenu qui lui permettrait d'envisager son travail diffĂ©remment, notamment en l'orientant vers un accompagnement plus humain, moins axĂ© sur l'Ă©valuation des situations de personnes susceptibles de rentrer ou non dans des dispositifs. Une fois le revenu de base acquis, on en ferait que l'on voudrait car il serait neutre non assorti d'obligations. Une autre membre du public se prĂ©sentant comme "en marge du marchĂ© de l'emploi" a insistĂ© sur l'importance de ce revenu qui permettait de favoriser le dĂ©veloppement personnel, dont Ă©taient soucieux un nombre croissant d'individus, a constatĂ© Erwan Dubarry Baete. Le dĂ©bat a ensuite portĂ© sur le salaire Ă  vie diffĂ©rent en fonction du grade, sachant que le 1er grade commencerait Ă  1500 euros. L'idĂ©e dĂ©veloppĂ©e par Bernard Friot lui aurait Ă©tĂ© inspirĂ©e par sa propre situation de fonctionnaire universitaire. Bernard Friot Nadja Martinez a expliquĂ© que l'Ă©volution de ces grades et les rĂ©munĂ©rations affĂ©rentes seraient dĂ©cidĂ©es dĂ©mocratiquement. Une personne a considĂ©rĂ© que le revenu de base laissait la possibilitĂ© de prendre un travail ou pas et permettait de renouer avec une certaine libertĂ© telle qu'elle existait dans les annĂ©es 70, Ă©voquĂ©e par une autre personne. Arthur Mignon est revenu sur les deux modes de financement du revenu de base les prĂ©lĂšvements obligatoires comme les impĂŽts et la rĂ©forme de la crĂ©ation monĂ©taire qui ne serait plus le privilĂšge des banques formant actuellement une sorte d'"Etat financier". La crĂ©ation de la monnaie se ferait en dividende universel. L'Association pour l'Ă©conomie distributive plaidait dans ce sens. Erwan Dubarry Baete, se voulant rassembleur sur les deux propositions du salaire Ă  vie et du revenu de base en montrant qu'elles permettaient toutes les deux de pouvoir subvenir Ă  ses besoins, s'est demandĂ©, malgrĂ© tout, si le revenu de base n'Ă©tait pas la roue de secours du capitalisme. En effet, pour le Medef, le revenu de base permettrait de diminuer le salaire minimum. Par ailleurs, croire que l'on retrouverait le plein-emploi Ă©tait une hĂ©rĂ©sie. Les questions de l'activitĂ© et de l'emploi ont Ă©tĂ© ensuite distinguĂ©es, la situation de chĂŽmage n'empĂȘchant pas d'ĂȘtre actif dans la sociĂ©tĂ©, par exemple. Une personne a ainsi dĂ©clarĂ© qu'elle n'avait "pas envie de travailler mais de contribuer". Plusieurs intervenants ont semblĂ© d'accord pour affirmer la nĂ©cessitĂ© de se libĂ©rer du capitalisme, de sortir de l'esclavage. Un homme s'est toutefois montrĂ© pessimiste en faisant allusion Ă  la loi El Khomry qui risquait de dĂ©truire la sĂ©curitĂ© au travail et ne voyait pas comment le revenu de base pourrait advenir dans la sociĂ©tĂ© telle qu'elle fonctionnait. Puis, le dĂ©bat s'est rĂ©orientĂ© sur la question de la monnaie qui aurait pu faire l'objet d'une soirĂ©e entiĂšre de discussions. Elle Ă©tait Ă©minemment politique, supposait une refonte de la sociĂ©tĂ©. Pour Arthur Mignon, instaurer la gratuitĂ© de l'argent Ă©tait une maniĂšre de saper les bases culturelles de la sociĂ©tĂ© et de dĂ©truire le clivage entre les sans-emplois et ceux qui y avaient accĂšs. La remise en cause du capitalisme Ă©tait plus longue. Une jeune femme impliquĂ©e dans une association oĂč se cĂŽtoyaient salariĂ©s et bĂ©nĂ©voles a montrĂ© combien, au regard des missions de cette structure, ce qui importait Ă©tait la conviction de chacun, pas le statut. Le revenu de base permettrait d'ĂȘtre libĂ©rĂ© de ce rapport au salariat et de se concentrer sur le sens du travail lui-mĂȘme. Arthur Mignon a conclu la soirĂ©e par quelques citations Ă  mĂ©diter et Nadja Martinez a rappelĂ© le souci du Quai d'oeuvrer Ă  l'Ă©ducation populaire et d'accĂ©der gratuitement Ă  la culture. Cette soirĂ©e-dĂ©bat en Ă©tait un exemple. Texte et photos sauf copyright contraire Laura Sansot
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Culture CinĂ©ma PrĂ©sente Ă  la Mostra, la rĂ©alisatrice, qui a fui Kaboul le 15 aoĂ»t, a demandĂ© l’aide de la communautĂ© internationale. Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s La cinĂ©aste afghane Sahraa Karimi a fui Kaboul, le 15 aoĂ»t, le jour oĂč les talibans ont pris le pouvoir dans la capitale. Depuis, de sa voix combative, elle ne cesse de sonner l’alerte dans les mĂ©dias. Son visage, dĂ©couvert sur des vidĂ©os qui ont le fait le tour de la planĂšte, ne s’oublie pas. De grands yeux gris, mĂ©lancoliques, et un casque de cheveux bruns. Sahraa Karimi, nĂ©e en 1983, est aussi la premiĂšre femme Ă  diriger, depuis quelques annĂ©es, l’Institut du film afghan, l’organisme public pour le financement du cinĂ©ma, situĂ© Ă  Kaboul. Nous l’avons rencontrĂ©e, samedi 4 septembre, en marge d’une confĂ©rence de presse organisĂ©e par la Mostra de Venise, sur la situation des artistes en Afghanistan – Ă  laquelle assistaient Ă©galement la cinĂ©aste afghane Sahra Mani, ainsi que des membres de la Coalition internationale pour les cinĂ©astes en danger dont font partie Orwa Nyrabia, directeur artistique du Festival international du film documentaire d’Amsterdam, Vanja Kaludjercic, patron du Festival de Rotterdam
. Devant un parterre de journalistes et de critiques de cinĂ©ma, Sahraa Karimi a lancĂ© un cri d’alerte Imaginez un pays sans artistes ! Aidez-nous ! Nous pouvons ĂȘtre sauvĂ©s par la communautĂ© internationale. » Lire aussi Article rĂ©servĂ© Ă  nos abonnĂ©s Mostra de Venise Competencia oficial » passe le star-systĂšme Ă  la broyeuse Le 15 aoĂ»t, la cinĂ©aste a pris la dĂ©cision la plus difficile de [sa] vie » elle a quittĂ© son pays, s’envolant pour Kiev Ukraine avec quelques membres de sa famille, laissant derriĂšre elle tout son travail. Sahraa Karimi a ensuite rejoint la Slovaquie, un pays oĂč elle a fait ses Ă©tudes de cinĂ©ma et dont elle a acquis la nationalitĂ© en plus de la nationalitĂ© afghane. Les talibans n’ont pas changĂ© » Alors que les talibans tentent d’amadouer la communautĂ© internationale, en affichant un visage plus ouvert », la rĂ©alisatrice assure que les talibans n’ont pas changĂ© » Ils sont tellement contre l’art, et contre les femmes. La communautĂ© internationale devrait reconnaĂźtre les groupes qui rĂ©sistent actuellement contre les talibans. Car la nouvelle gĂ©nĂ©ration d’Afghans ne peut pas vivre sous le rĂ©gime des talibans. La jeunesse veut mener une vie moderne, Ă©couter de la musique, vivre librement. Ce qui a Ă©tĂ© construit en vingt ans dans notre pays ne peut pas disparaĂźtre du jour au lendemain », dit-elle. Mais, dĂ©jĂ , tout semble fragilisĂ©. Pour ne prendre qu’un exemple, les archives cinĂ©matographiques afghanes sont en danger, dit-elle, puisqu’elles sont localisĂ©es au palais prĂ©sidentiel de Kaboul, dĂ©sormais sous le contrĂŽle des talibans ». Elle ajoute Les talibans ne m’ont pas dĂ©mise de mes fonctions Ă  l’Institut du film afghan. J’en suis encore la directrice, mais je n’ai plus de bureau et n’y suis plus matĂ©riellement prĂ©sente. C’est trĂšs Ă©trange
 » Il vous reste de cet article Ă  lire. La suite est rĂ©servĂ©e aux abonnĂ©s. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă  la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă  consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă  des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Le 1er site d’information sur l’actualitĂ©. Retrouvez ici une archive du 02 juillet 2004 sur le sujet Mis Ă  jour le 19 avril 2022 Ă  11h47 20 Voir la galerie © Abaca / Instagram / bestimage / Getty DĂšs le 16 avril dernier avait lieu le premier round des festivitĂ©s de Coachella, ce lĂ©gendaire festival de musique qui rassemble tous les gens influents de la planĂšte. L'occasion pour les peoples et les modeuses de rivaliser d'imagination pour avoir le meilleur style. Retour sur les plus beaux looks de Coachella dont on s'inspire dĂ©jĂ  ! C'est devenu un style vestimentaire Ă  part entiĂšre le look Coachella. Cardigan en crochet, veste Ă  franges, chapeaux de cow-boy, santiags... AprĂšs trois ans d'absence Ă  cause du Covid, le cĂ©lĂšbre Festival de Coachella est enfin de retour pour le plus grand plaisir des mannequins, influenceurs et artistes qui se produisent sur la scĂšne du cĂ©lĂšbre dĂ©sert en marge de Los Angeles. Et pour ce come-back si attendu, le festival pourtant dĂ©criĂ© pour les liens Ă©troits qu'entretient son propriĂ©taire Phil Anschutz avec des associations LGBTphobes et anti-IVG a mis les petits plats dans les grands avec une programmation renversante. Harry Styles accompagnĂ© de Shania Twain, The Weeknd, Willow Smith, Doja Cat... Une pluie de stars sur scĂšne mais Ă©galement sur la pelouse d'Indio. En effet, les peoples du monde entier se sont donnĂ©s rendez-vous pour montrer leur plus beaux looks. Mais si le fameux style "Coachella" Ă©tait au top au dĂ©but des annĂ©es 2010, on ne peut s'empĂȘcher de constater que le manque d'originalitĂ© est flagrant pour cette Ă©dition revival. Ce vestiaire semble dĂ©passĂ©, voire ringard, et tout le monde s'en est rendu compte mais personne n'a trouvĂ© vraiment d'alternative... A part nos ambassadrices françaises. Cocorico, on a pu compter sur Lena Mahfouf et Iris Mittenaere pour relever le niveau cĂŽtĂ© fashion. En effet, la premiĂšre a misĂ© sur une tenue entiĂšrement upcyclĂ©e Chanel quand la seconde a optĂ© pour plusieurs tenues dont la fameuse robe en mĂ©tal Paco Rabanne. La french touch, mĂȘme Ă  des milliers de kilomĂštres.
ModeDe Vie Des Artistes En Marge De La SociĂ©tĂ© - CodyCross La solution Ă  ce puzzle est constituéÚ de 6 lettres et commence par la lettre B CodyCross Solution pour MODE DE VIE DES ARTISTES EN MARGE DE LA SOCIÉTÉ de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle
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Jocelyn Montpetit permanently established herself on the fringe of Canadian dance, with her minimalist and sensitive dance in which life and death appear to gently mix. Other results Nous souhaitons amĂ©nager un espace qui puisse accueillir des formes lĂ©gĂšres de rencontres, d'expĂ©rimentations informelles, de propositions d'expĂ©riences collectives situĂ©es Ă  la marge des projets des artistes ou dans leur prolongement. We hope to create a space that can welcome light and easy forms of meeting, informal experimentation, proposals for collective experiences related to or following on from artists' projects. Artiste pluridisciplinaire, Erik Dietman 1937-2002 s'est volontairement tenu en marge des mouvements artistiques de son Ă©poque avec lesquels il entretenait toutefois quelques affinitĂ©s. As a multidisciplinary artist, Erik Dietman 1937-2002 deliberately kept himself on the margins of the artistic movements of his time, despite having some affinities with them. L'art de l'artiste italien Giorgio Griffa s'est dĂ©veloppĂ© sans bruit, avec une remarquable cohĂ©rence, en marge des mouvements artistiques majeurs animant communĂ©ment les discussions. The art of the Italian artist Giorgio Griffa developed quietly and with impressive coherence outside the latest movements broadly outlined on the contemporary scene. Avez-vous une formation acadĂ©mique ou vous positionnez-vous en marge des codes artistiques et stylistiques actuels ? Do you have an academic background or do you position yourself amidst contemporary artistic codes and styles? Pour son prochain numĂ©ro, esse souhaite sonder le phĂ©nomĂšne de la rĂ©novation que certaines pratiques artistiques abordent, et qui est aussi vĂ©cu en marge des activitĂ©s artistiques par les artistes ou par les lieux de diffusion. It its next issue, esse wishes to explore the phenomenon of renovation, which is broached in various artistic practices and experienced on the fringe of artistic activities by both artists and arts venues. En 1997, il fonde une organisation artistique Ă  but non lucratif, C6, qui tout en se moquant du monde de l'art deviendra une plateforme pour ceux travaillent Ă  la marge des formes artistiques traditionnelles. In 1997, he founded a non-profit arts organization, C6, which while making fun of the art world will become a platform for those working on the margins of traditional art forms. Leurs oeuvres, en marge des courants artistiques, ne font rĂ©fĂ©rence qu'Ă  l'imagination de leurs auteurs et Ă  leur besoin de crĂ©ation. Their work, out of artistic movements, only refer to their imagination and their need of creation. Il prĂ©sente en marge des projets artistiques originaux, parfois dĂ©calĂ©s, dans la communication visuelle, la publicitĂ© et la crĂ©ation numĂ©rique. In parallel he presents other, often offbeat original artistic endeavours in visual communications, advertising and digital design. Masai, 2009 Home Durant cette pĂ©riode de transition qui affecte profondĂ©ment le pays, l'Angleterre reste en marge des grands courants artistiques du continent. During this period of transition that deeply affects the country, England remains on the margin of the major artistic tendencies of the continent. ActualitĂ©s Contact En marge des diffĂ©rentes performances artistiques de Visa For Music, chaque Ă©dition met aussi en avant diffĂ©rents ateliers et formations destinĂ©s aux jeunes impliquĂ©s dans le domaine culturel. News Contact Alongside the various artistic performances/showcases of Visa For Music, every edition also highlights various workshops and trainings for young people involved in the cultural field. Jamais en rupture, mais toujours en marge des courants artistiques dominants, le poĂšte crĂ©e un monde propre oĂč mĂ©moire intime et mĂ©moire collective s'entremĂȘlent et oĂč le dĂ©sir est synonyme d'utopie. Never at odds with the world, but always on the fringe of predominant artistic movements, the poet creates his own world where intimate and collective memory mingle and where desire rhymes with utopia. Ce vaste panorama fait revivre les combats d'artistes novateurs vivant dans un pays longtemps en marge des courants artistiques dominants mais qui, depuis la fin du XXe siĂšcle, a trouvĂ© sa place dans le dĂ©veloppement artistique europĂ©en. LES M SENSORIUM This vast panorama brings back to life the struggles of innovative artists living in a country that was for a long time situated on the margins of dominant artistic trends but which, since the end of the 20th century, has found its place in European artistic development. Les participants apprendront Ă  appliquer les techniques d'enseignement de Margie auprĂšs des artistes de la danse, des non-danseurs, des enfants et des groupes communautaires en travaillant sur diffĂ©rents enjeux tels que la santĂ© Ă©motionnelle, la transformation de conflits* et les notions d'Ă©quitĂ© Participants will learn to apply Margie's teaching approaches to working with dance artists, self-identifying non-dancers, children, and community-based groups with particular focal points, such as emotional health, conflict transformation*, law, and concepts of fairness Bien qu'on situe souvent ces documents en marge de la pratique artistique des artistes, leur importance ne devrait pas ĂȘtre sous-estimĂ©e. Even though documents are often situated within the margins of the artists' practice, their importance should not be underestimated. StimulĂ© par les travaux d'artistes en marge des circuits culturels, Dubuffet a rĂ©ussi Ă  s'affranchir des traditions et Ă  rĂ©inventer l'art. Stimulated by the work of artists on the margins of the cultural scene, Dubuffet succeeded in liberating himself from traditions and in reinventing art. En Allemagne et en Hollande, des artistes en marge comme Gorter ou jouent un rĂŽle pionnier. In Germany and in Holland, non-conformist and dissident artists like H. Roland-Holst, Gorter and F. Jung played a pioneering role. À nouveau, rien de mieux qu'un exemple pour comprendre en quoi cela affecte votre marge d'artiste. Let's look at another example to see how this affects your margin. Est-ce que cela affectera ma marge d'artiste ? No results found for this meaning. Results 55563. Exact 2. Elapsed time 876 ms. Documents Corporate solutions Conjugation Synonyms Grammar Check Help & about Word index 1-300, 301-600, 601-900Expression index 1-400, 401-800, 801-1200Phrase index 1-400, 401-800, 801-1200 PassĂ©par les beaux-arts de Sidi Bel AbbĂšs en AlgĂ©rie, puis de Bourges et de Paris, le jeune peintre Bilal Hamdad fait jusqu'au 29 mai l'objet d'une exposition personnelle au Suquet des artistes Ă  Cannes, lieu rĂ©servĂ© par la ville au soutien des artistes contemporains. Au fil des dizaines d'Ɠuvres prĂ©sentĂ©es, rĂ©alisĂ©es entre 2014 et 2022, Zubair Irak AFP - Adnane Abdelrahmane exhibe tambours et percussions dont il a appris Ă  jouer dĂšs l'Ăąge de 12 ans. Dans un Irak patchwork de communautĂ©s et d'ethnies, il fait partie de cette minoritĂ© noire pluri-centenaire, gardienne des traditions musicales, mais relĂ©guĂ©e en marge de la sociĂ©tĂ©. ImplantĂ©e dans la rĂ©gion de Zubair, prĂšs de Bassora dans l'extrĂȘme sud irakien, la communautĂ© tire ses origines d'Afrique de l'Est. Ici, comme dans tous les villages reculĂ©s d'Irak, s'affichent Ă  chaque coin de rue pauvretĂ© et dĂ©liquescence des services publics, avec des routes poussiĂ©reuses bordĂ©es de maisons borgnes en suite aprĂšs la publicitĂ© Si des militants dĂ©noncent la marginalisation de la communautĂ©, parler Ă  Zubair de racisme ou de discriminations froissent les habitants qui prĂ©fĂšrent en arabe l'euphĂ©misme de "peau foncĂ©e" Ă  l'emploi du mot noir. A 56 ans, M. Abdelrahmane fait partie d'une de ces troupes de musique populaire ayant fait la cĂ©lĂ©britĂ© de Zubair dans tout le pays et jusqu'au KoweĂŻt frontalier, Ă  une trentaine de kilomĂštres seulement. "A Zubair, on ne compte plus le nombre de troupes", dit Ă  l'AFP le musicien, installĂ© sur un matelas au sol dans son salon. "C'est une profession dont on hĂ©rite. Si quelqu'un meurt, son fils prend sa place, pour que l'art ne disparaisse pas", explique-t-il, ajoutant que dans sa famille, son oncle chantait et son pĂšre jouait du tambour. Munis de darboukas, tambours et daf grand tambour en peau de chĂšvre, les musiciens animent notamment les mariages en menant la "zaffa", procession consistant Ă  cĂ©lĂ©brer les mariĂ©s, en dansant et chantant. M. Abdelrahman, qui se produit depuis quatre ans au sein d'une "Association du patrimoine", parrainĂ©e par le ministĂšre de la Culture, reconnait que "la majoritĂ©" des artistes sont noirs mais assure ne pas ressentir de racisme. - "Discrimination positive" -La suite aprĂšs la publicitĂ© Des militants tiennent cependant un tout autre discours. "Ceux qui ont la peau foncĂ©e sont des citoyens de cinquiĂšme classe, mĂȘme pas de seconde classe", dĂ©plore Majed al-Khalidy, employĂ© dans une compagnie pĂ©troliĂšre de Bassora. Le trentenaire rĂ©clame des opportunitĂ©s d'emplois et logements dignes et dĂ©nonce la dĂ©scolarisation qui fait des ravages. Il fustige aussi des abus de langage, rĂ©pandus mĂȘme chez les clercs religieux, le terme "esclave" en arabe Ă©tant encore utilisĂ© pour dĂ©signer un noir. Historiquement la minoritĂ© noire -entre et deux millions d'Ăąmes, selon des estimations informelles- a des ancĂȘtres venus du Kenya, d'Ethiopie ou encore du Soudan, indique Ă  l'AFP l'historien Ibrahim suite aprĂšs la publicitĂ© C'est dans la rĂ©gion de Bassora qu'arrivaient des esclaves pour rĂ©aliser "le travail Ă©reintant d'assĂšchement des marais salants". "Dans les Ă©crits historiques, la premiĂšre mention de la communautĂ© remonte Ă  869 quand ils se sont rĂ©voltĂ©s", ajoute l'expert, en rĂ©fĂ©rence Ă  la "rĂ©bellion des Zanj". Ce soulĂšvement contre la dynastie arabe des Abassides a permis aux anciens esclaves d'Ă©tablir pendant une quinzaine d'annĂ©es leur propre citĂ©, avant d'ĂȘtre dĂ©faits. Aujourd'hui, Majed al-Khalidy croit en la "discrimination positive" dans le pays multiconfessionnel et multi-ethnique, et rĂ©clame l'inclusion de sa communautĂ© au systĂšme actuel des quotas permettant Ă  certaines minoritĂ©s, chrĂ©tiens ou yazidis par exemple, d'Ă©lire un reprĂ©sentant au Parlement. "Pour rĂ©clamer ses droits, il faut ĂȘtre proche des dĂ©cideurs", justifie M. Khalidy. Car mĂȘme s'il est antisystĂšme, il reste rĂ©aliste dans un Irak oĂč un tiers de la population de 41 millions vit dans la pauvretĂ© et est dirigĂ©e par des partis clientĂ©listes, dont les dĂ©putĂ©s peuvent garantir des emplois suite aprĂšs la publicitĂ© - "Long chemin" - Illustration d'un timide changement? La premiĂšre chaĂźne d'information Ă©tatique compte depuis plus d'un an parmi ses prĂ©sentatrices une jeune femme noire, Randa Abdel Aziz, qui dĂ©sormais dĂ©cline les interviews pour Ă©chapper au feu des projecteurs aprĂšs avoir fait le buzz. Sur son site Internet, l'ONG internationale Minority Rights Group MRG Ă©voque "des taux disproportionnellement Ă©levĂ©s d'analphabĂ©tisme et de chĂŽmage" dans une communautĂ© largement confinĂ©e aux emplois d'ouvriers et de travailleurs domestiques. "La discrimination se constate Ă  tous les niveaux", reconnaĂźt Saad Salloum, expert des questions de diversitĂ© religieuse et ethnique en suite aprĂšs la publicitĂ© "Politiquement ils n'ont pas de reprĂ©sentation. Socialement certains stĂ©rĂ©otypes restent enracinĂ©s dans la culture dominante. Economiquement la majoritĂ© vit sous le seuil de pauvretĂ©", rĂ©sume l'expert. En 2013, Jalal Thiyab, fondateur de la premiĂšre association de dĂ©fense des droits de la minoritĂ©, avait Ă©tĂ© assassinĂ©, peu aprĂšs des Ă©lections locales Ă  Bassora. "Il reste un long chemin Ă  parcourir afin de parvenir Ă  l'Ă©galitĂ© pour cette minoritĂ© et toutes les autres", estime M. Salloum. ModeDe Vie Des Artistes En Marge De La SociĂ©tĂ©; Dans Ses Romans Il A RecherchĂ© Le Temps Perdu ; DĂ©prĂ©cier Quelqu'un Jusqu'Ă  Le Rendre MĂ©prisable; Train Qui Fait Paris-Bruxelles; Petit Croissant Sur L'ongle; Violent Retour Des Vagues Qui Ont FrappĂ© La CĂŽte; Mafieux Japonais; Similaires. Artistes Indien Marchent Sur Des Braises 6 Lettres;
Des livres qui traitent de notre vie commune, des sujets de sociĂ©tĂ©, occidentales ou de celles plus ou moins favorisĂ©es des autres parties du monde. Les sujets traitĂ©s seront les classes sociales, le travail associatif, la pauvretĂ©, l'intĂ©gration, les modes de vies, Il y a 926 produits. RĂ©sultats 65 - 96 sur 926. In Plain Air *signĂ© / non signĂ©* PrĂ©sentation de Mack [traduction L'Ascenseur VĂ©gĂ©tal] " In Plain Air est un portrait lyrique du Prospect Park de Brooklyn, Ă  New York, vu par le prisme des visiteurs que Irina Rozovsky a Ă©tudiĂ©s, chacun d'entre eux cherchant Ă  Ă©chapper au vacarme de la ville toute proche. L'idĂ©e de ce projet a germĂ©e dix ans plus tĂŽt, lorsque l'artiste prit un petit... $ Disponible Midnight La Frontera PrĂ©sentation par TBW Books [traduction L'Ascenseur VĂ©gĂ©tal] " Entre 1983 et 1987, le long de la frontiĂšre Californie / Mexique, Ken Light prit son Hasselblad et son flash et embarqua avec les agents de la police des frontiĂšres [US Border Patrol] au milieu de la nuit alors qu'il passaient au peigne fin la zone de Otay Mesa Ă  la recherche de migrants... $ Ajouter au panier Rupture de stock Berlin Pictures *signĂ© / non signĂ©* PrĂ©sentation de Kominek Books [traduction L'Ascenseur VĂ©gĂ©tal] " De 2012 Ă  2019, Mark Steinmetz a photographiĂ© les rues de Berlin. Ce travail prend corps aujourd'hui dans le livre Berlin Pictures, publiĂ© par Kominek Books en 2020. Le cĂŽtĂ© tendre tout comme le cĂŽtĂ© abrupt de Berlin sont prĂ©sentĂ©s dans des photographies Ă  la fois poĂ©tiques et... $ Disponible Daughters of Magic PrĂ©sentation de Hartmann Books [traduction L'Ascenseur VĂ©gĂ©tal] " Mihaela Minca est la plus puissante sorciĂšre de Roumanie. La profession est une tradition dans la famille de Mihaela; sa mĂšre et sa grand-mĂšre Ă©taient dĂ©jĂ  des sorciĂšres. Aujourd'hui, elle gĂšre une entreprise internationale prospĂšre avec ses filles et sa belle-fille des philtres... $ Disponible Paris Nord PrĂ©sentation de Building Books " PremiĂšre monographie de Myr Muratet, Paris Nord propose un regard sensible sur les formes fragiles, prĂ©caires et inventives dĂ©veloppĂ©es par les populations qui vivent Ă  la marge. À travers des images issues de sĂ©ries majeures du photographe Paris-Nord, Wasteland, CityWalk, La flore des friches on dĂ©couvre les... $ Ajouter au panier Rupture de stock Kontinent - In Search of Europe PrĂ©sentation de Hartmann Books [traduction L'Ascenseur VĂ©gĂ©tal] " Kontinent - In Search of Europe est le nouveau livre et nouveau projet d'exposition d'agence de photographes Ostkreuz, basĂ©e Ă  Berlin. De maniĂšre irrĂ©guliĂšre, les membres de l'agence Ostkreuz choisissent un sujet commun sur lequel ils travailleront pendant plusieurs annĂ©es. AprĂšs... $ Disponible Ol Pejeta PrĂ©sentation de Loose Joints [traduction L'Ascenseur VĂ©gĂ©tal] " La rĂ©serve Ol Pejeta au Kenya est l'un des plus grands sanctuaires de rhincĂ©ros dans le monde, et l'endroit oĂč vivent Najin et Fatu, une mĂšre et sa fille qui sont les derniers rhinocĂ©ros blancs vivants de la sous-espĂšce dite du nord ». Jack Davison s'est rendu Ă  Ol Pejeta pour... $ Disponible Good Morning, America Volume III... PrĂ©sentation de GOST [traduction L'Ascenseur VĂ©gĂ©tal] " Good Morning, America Volume III est donc le troisiĂšme d'une sĂ©rie de cinq livres qui explorent le paysage culturel et physique des Etats-Unis. Lorsque Mark Power dĂ©buta son projet en 2012 il n'aurait pu prĂ©voir les changements tellement importants intervenu aux Etats-Unis durant cette... $ Disponible But Still, It Turns PrĂ©sentation de Mack [traduction L'Ascenseur VĂ©gĂ©tal] " Avec But Still, It Turns, Paul Graham prĂ©sente une thĂšse subtile, un manifeste revitalisant, pour la photographie. Les sĂ©ries prĂ©sentĂ©es ici, diverses et dynamiques, dĂ©fendent un engagement sans complexe, mais pas sans complexitĂ©, envers l'incroyable Ă©cheveau de la rĂ©alitĂ©. Sans ĂȘtre... $ Disponible Annals of the North PrĂ©sentation de Steidl [traduction L'Ascenseur VĂ©gĂ©tal] " Comme un almanach de l'univers de Whatever You Say, Say Nothing de Gilles Peress, Ă©galement publiĂ© cet hiver 2021 par Steidl, Annals of the North associe des essais, des rĂ©cits, des photographies, des documents et des tĂ©moignages, destinĂ©s Ă  ouvrir au lecteur les scĂ©narios compliquĂ©s et... $ Disponible Transparencies Small Camera Works... PrĂ©sentation de Mack [traduction L'Ascenseur VĂ©gĂ©tal] " Transparencies Small Camera Works 1971-1979 offre un autre rĂ©cit de l'un des Ă©pisodes les plus cĂ©lĂšbres de l'histoire de la photographie les voyages au travers des Etats Unis qui ont donnĂ© naissance Ă  la vision nouvelle et lumineuse du paysage amĂ©ricain que fĂ»t Uncommon Places. En plus... $ Ajouter au panier Rupture de stock Les crimes passionnels n'existent pas PrĂ©sentation de D'une rive Ă  l'autre " Le travail photographique I would like you to see me » rĂ©alisĂ© par Arianna Sanesi en 2015, sur le fĂ©minicide en Italie, alors que ce terme Ă©tait pratiquement inconnu et que le phĂ©nomĂšne Ă©tait largement ignorĂ© par les mĂ©dias, est le point de dĂ©part de ce livre et de la rencontre entre les photographies d'Arianna... $ Disponible Freetown "Portraits de Villes" est une collection de livres photographiques oĂč une carte blanche est donnĂ©e Ă  une artiste pour illustrer la ville de son choix. Chaque livre est un voyage artistique, guidĂ© par le regard singulier de chaque artiste. Robbie Lawrence a choisi Freetown, et ce travail rĂ©alisĂ© en 2017 documente les dĂ©fis posĂ©s par les problĂšmes de... $ Disponible 101 Pictures *signĂ©* PrĂ©sentation de RRB Photobooks [traduction L'Ascenseur VĂ©gĂ©tal] " RRB Photobooks est trĂšs heureux de prĂ©senter 101 Pictures de Tom Wood. Le livre est un regard rĂ©flĂ©chi et concis sur le travail de Tom Wood, sur une sĂ©lection de photographies par Martin Parr et un editing et sĂ©quençage des images par Padraig Timoney. 101 Pictures est le premier... $ Ajouter au panier Rupture de stock Knit Club PrĂ©sentation de TBW Books [traduction L'Ascenseur VĂ©gĂ©tal] " MĂ©ditation prĂ©monitoire dans la veine de la littĂ©rature Southern Gothic », le dernier projet de Carolyn Drake est issu d'une collaboration avec un groupe Ă©nigmatique de femmes du Mississippi qui se donnent parfois le nom de Knit Club ». La raison d'ĂȘtre du club est incertaine; Ă  la... $ Ajouter au panier Rupture de stock Fingerprint *1er tirage / 2nd tirage* PrĂ©sentation de Stanley / Barker [traduction L'Ascenseur VĂ©gĂ©tal] " Souvent considĂ©rĂ©e comme l'oeuvre fondatrice de Jim Goldberg, Raised By Wolves assemble 10 annĂ©es de photographies, de textes, de films et d'installations en un rĂ©cit Ă©pique de la vie d'adolescents fugueurs dans les rues de San Francisco et de Los Angeles Ă  la fin des annĂ©es 80 et au... $ Disponible VIRUS *signĂ©* .Stock Ă©puisĂ©. PrĂ©sentation par Studio Vortex " Nous ne sommes qu'un peu de chaleur solaire emmagasinĂ©e, organisĂ©e, un souvenir de Soleil. Un peu de phosphore qui brĂ»le dans les mĂ©ninges du monde. » - Paul CĂ©zanne... DĂšs le premier jour du confinement consĂ©cutif à l'Ă©pidĂ©mie de Covid-19, Antoine d'Agata a parcouru les rues de Paris avec un... The Tourist PrĂ©sentation par AndrĂ© FrĂšre Editions " Certains contextes indiquent si clairement nos intentions que nous n'avons mĂȘme pas besoin de les exprimer pour ĂȘtre compris. Avec The Tourist, Kourtney Roy se distingue une fois encore comme une virtuose de la crĂ©ation contextuelle. The Tourist contient toutes les marques de fabrique de Roy que nous aimons et... $ Disponible Imagining Everyday Life Engagements with... PrĂ©sentation de Steidl [traduction L'Ascenseur VĂ©gĂ©tal] " Imagining Everyday Life Engagements with Vernacular Photography [Imaginer la vie de tous les jours ConsidĂ©rations sur la photographie vernaculaire] est une enquĂȘte sur le champ Ă©tendu de la photographie vernaculaire, cette vaste archive d'images utilitaires créées par des structures... $ Disponible Woman Go No'Gree .À nouveau disponible !. PrĂ©sentation du projet sur le site de Festival Images / Vevey " Pendant la période de colonialisme européen, les catégories de genre ont été petit à petit institutionnalisées dans différentes cultures africaines. Dans son livre expressément publié à l'occasion du Festival Images Vevey, l'artiste espagnole Gloria... $ Ajouter au panier Rupture de stock Living Trust PrĂ©sentation de Loose Joints [traduction L'Ascenseur VĂ©gĂ©tal] " Loose Joints est fier de prĂ©senter Living Trust, premiĂšre monographie de l'artiste amĂ©ricain basĂ© Ă  Los Angeles Buck Ellison. Son travail Ă©tudie le langage du privilĂšge au travers d'une recherche trĂšs mĂ©ticuleuse d'images, souvent rĂ©alisĂ©es via des mises en scĂšne et l'intervention de... $ Ajouter au panier Rupture de stock 1099 PrĂ©sentation de Art Paper Editions [traduction L'Ascenseur VĂ©gĂ©tal] " 1099 est le seconde partie de 2099, une sĂ©rie de photographie de Sybren Vanoverberghe. Le projet trouve son origine dans l'intĂ©rĂȘt de l'artiste pour la maniĂšre dont le temps modifie les paysages et les objets que l'on peut y rencontrer. Vanoverberghe questionne la maniĂšre... $ Disponible Portraits and Dreams *1er tirage* PrĂ©sentation de Mack [traduction L'Ascenseur VĂ©gĂ©tal] " Lorsque Wendy Ewald arriva au coeur des Appalaches en 1975, elle dĂ©buta un projet dont le but Ă©tait de rĂ©vĂ©ler les vies, les rĂȘves intimes et les peurs des Ă©coliers sur place. Devant trouver des moyens authentiques de reprĂ©senter la vie de ces enfants, elle donna Ă  chacun un appareil photo... $ Ajouter au panier Rupture de stock Half-Light PrĂ©sentation de VOID [traduction L'Ascenseur VĂ©gĂ©tal] " Half Light est fait de rencontres Ă  coeur ouvert entre LoĂŻc Seguin et les personnes avec qui il partage des moments de sa vie quotidienne. Il n'y a aucune prĂ©tention artistique. Ni aucun besoin voyeuriste de prĂ©senter les gens d'un point de vue l'extĂ©rieur Ă  leur univers. Sa photographie... $ Disponible Side Walk PrĂ©sentation par Atelier EXB " L'ouvrage Side Walk propose un voyage inĂ©dit Ă  travers la sĂ©rie emblĂ©matique que Frank Horvat rĂ©alise Ă  New York entre 1982 et 1986 mĂȘlant photographies iconiques et des images jamais publiĂ©es retrouvĂ©es dans ses archives avec la complicitĂ© du photographe et de sa fille. Une sĂ©rie personnelle qu'il dĂ©veloppe avec une... $ Disponible Kumo PrĂ©sentation de Libraryman [traduction L'Ascenseur VĂ©gĂ©tal] " Les nuages servent de dĂ©nominateur commun dans la poursuite de l'exploration de la jeunesse, collectivement et anonymement, par le photographe japonais Osamu Yokonami. Les mises en scĂšne utopistes dans Kumo reprĂ©sentent une analogie de l'homogĂ©nĂ©isation culturelle dans les rĂ©seaux... $ Disponible Autoportrait PrĂ©sentation de Steidl [traduction L'Ascenseur VĂ©gĂ©tal] " Autoportrait est la premiĂšre monographie qui couvre l'intĂ©gralitĂ© de l'oeuvre aux multiples facettes de Samuel Fosso. Depuis le milieu des annĂ©es 70, l'artiste a concentrĂ© son travail sur l'autoportrait et la performance, Ă©tudiant les variations d'identitĂ© dans l'Ăšre post-coloniale.... $ Disponible Rural PrĂ©sentation de la Fondation Cartier pour l'art contemporain " Au cours des annĂ©es 1990 et 2000, Raymond Depardon sillonne la France paysanne avec sa chambre photographique 6 x 9. De cette exploration du monde rural, il rĂ©alise des photographies en noir et blanc qui racontent la terre, les hommes, le travail manuel, l’isolement et la fragilitĂ© des... $ Ajouter au panier Rupture de stock Badjaos *signĂ©* PrĂ©sentation par Les Éditions de Juillet " Perdus aux frontiĂšres du nord de BornĂ©o, de l'archipel des CĂ©lĂšbes en IndonĂ©sie et du sud des Philippines, naviguant sur les mers de Sulu et des CĂ©lĂšbes, des milliers de nomades de la mer de Badjao voient leur mode de vie menacĂ©, tout comme leurs cousins sĂ©dentaires et toutes les populations de la rĂ©gion qui... $ Disponible Afternoons PrĂ©sentation de Hassla Books [traduction L'Ascenseur VĂ©gĂ©tal] " Toucher est presque choquant Ă  voir. Dans un film, un groupe d'amis assis autour d'une table. L' touche l'Ă©paule d' autre affectionneusement et cela est ressenti comme une violence. Dans la rue, les gens s'Ă©vitent, comme une danse, ou une concession, laissant de la place... $ Disponible Everyday Africa .DERNIER EXEMPLAIRE !. PrĂ©sentation de Kehrer [traduction L'Ascenseur VĂ©gĂ©tal] " Everyday Africa 30 Photographers Re-Picturing a Continent combat les clichĂ©s qui prĂ©sentent l'Afrique comme un lieu uniquement de pauvretĂ©, de maladies, et de guerres. PrĂ©sentant une sĂ©lection des meilleures images de ce projet trĂšs populaire sur les rĂ©seaux sociaux, le... $ Disponible A1 - The Great North Road *signĂ© / non... .Exemplaires du second tirage de 2021 de la réédition Mack, 2020 de ce livre. PrĂ©sentation par Mack [traduction L'Ascenseur VĂ©gĂ©tal] " A1 - The Great North Road a Ă©tĂ© le premier livre de Paul Graham, auto-publiĂ© en 1983 [via Grey Editions]. Bien que la scĂšne de la photographie britannique de l'Ă©poque ait Ă©tĂ© trĂšs dynamique, il ne fĂ»t publiĂ© que... $ Disponible RĂ©sultats 65 - 96 sur 926.
Topic des gens qui ont pour projet de vivre en marge de la société ? du 11-10-2020 20:22:46 sur les forums de jeuxvideo.com

Marcel Duchamp Ă©voque son rapport Ă  l'art et Ă  la vie. Loin du sĂ©rieux des musĂ©es et des galeries d'art contemporain, il exprime un esprit ludique. Marcel Duchamp demeure une figure incontournable des avant-gardes artistiques. Une sĂ©rie d’entretiens avec Pierre Cabanne, publiĂ©s en 1967, sont rééditĂ©s. L’artiste, ĂągĂ© de 79 ans, revient sur son refus du petit bonheur conformeLa principale Ɠuvre d’art de Marcel Duchamp, c’est surtout sa vie. Ses crĂ©ations lui ont surtout permis un refus du travail. Je considĂšre que travailler pour vivre est un peu imbĂ©cile au point de vue Ă©conomique. J’espĂšre qu’un jour on arrivera Ă  vivre sans ĂȘtre obligĂ© de travailler », affirme Marcel Duchamp. Il a refusĂ© le petit mode de vie bourgeois avec ses contraintes et son confort superficiel, de ce que l’on appelle une femme, des enfants, une maison de campagne, une automobile ».Marcel Duchamp nĂ© en 1887, dans la bonne bourgeoisie normande. En 1905, il devient ouvrier d’art et imprime des gravures pour ĂȘtre dispensĂ© de deux ans de service militaire. Sa candidature Ă  l’École des beaux-arts est refusĂ©e. Absolument, et j’en suis fier maintenant », commente Marcel Duchamp. Mais, Ă  l’époque, il apparaĂźt comme un jeune bourgeois conformiste qui ne fuit pas encore le petit milieu artistique mais aspire au contraire Ă  s’y intĂ©grer. Il dĂ©couvre le fauvisme et le cubisme. Il frĂ©quente Montmartre, l’épicentre de la vie artistique. Guillaume Apollinaire et Picasso frĂ©quentent ce quartier qui abrite surtout une bohĂȘme artistique en marge de la routine du quotidien et sans soucis du lendemain. On fait de la peinture parce qu’on veut soi-disant ĂȘtre libre. On ne veut pas aller au bureau tous les matins », prĂ©cise Marcel Duchamp. En 1909, il expose, pour la premiĂšre fois, deux toiles au Salon des indĂ©pendants. La curiositĂ© guide ce bouillonnement c’est surtout la rencontre avec Francis Picabia qui Ă©loigne Marcel Duchamp du milieu des peintres professionnels. Loin de tout conformisme, Picabia vit dans l’excĂšs de l’alcool et de l’opium. L’existence d’un artiste consiste Ă  vivre intensĂ©ment. Marcel Duchamp refuse le petit bonheur conforme avec femme et enfants pour embrasser pleinement la vie d’artiste. Il refuse de s’enferme dans le cadre du couple et du mariage, avec la routine qui va avec. Il y avait une question de budget qui intervenait, et un raisonnement trĂšs logique il fallait choisir entre faire de la peinture ou autre chose. Être l’homme de l’art, ou se marier, avoir des enfants, une maison de campagne
 », dĂ©crit Marcel artiste novateur et dilettanteLe Nu descendant un escalier apparaĂźt comme une provocation Ă©rotique pour le petit milieu artistique. Entre 1912 et 1913, ses peintures dont les titres Ă©voquent l’érotisme se multiplient, Ă  l’image de La MariĂ©e mise Ă  nu par les cĂ©libataires. Les titres de ses Ɠuvres rĂ©vĂšlent des jeux de langage, souvent humoristiques. L’artiste utilise des objets et de nouveaux matĂ©riaux, comme le verre. Marcel Duchamp invente le ready made qui permet de construire une Ɠuvre d’art Ă  partir d’objet. Si les conservateurs et autres historiens insistent sur la dimension conceptuelle, Marcel Duchamp Ă©voque plutĂŽt une inspiration ludique. Le hasard doit permettre de sortir du conditionnement et de la routine esthĂ©tique. Le choix des ready-made est toujours basĂ© sur l’indiffĂ©rence visuelle en mĂȘme temps que sur l’absence totale de bon ou de mauvais goĂ»t », prĂ©cise Marcel Duchamp. La crĂ©ation peut alors sortir de l’étouffoir de l’ Duchamp part vivre Ă  New York. Il est dĂ©jĂ  connu comme l’auteur du Nu descendant un escalier. Il frĂ©quente des peintres et des poĂštes, mais pas Arthur Cravan. Marcel Duchamp recherche moins la reconnaissance que la provocation et le scandale Ă  travers ses Ɠuvres. Il dĂ©couvre le mouvement Dada qui se rapproche de cette dĂ©marche. Son ami Picabia dĂ©veloppe ce mouvement aux États-Unis, de maniĂšre plutĂŽt agressive et anti-art. Il s’agissait surtout de remettre en question le comportement de l’artiste tel que l’envisageaient les gens. L’absurditĂ© de la technique, des choses traditionnelles », dĂ©crit Marcel Duchamp. Dada se diffuse aux États-Unis Ă  travers des bulletins comme TNT revue explosive. Des textes permettent de faire connaĂźtre la fameuse Ɠuvres de Marcel Duchamp coĂ»tent aujourd’hui chacune une vĂ©ritable fortune. A l’époque, elles se vendent dĂ©jĂ  Ă  plusieurs milliers de dollars. Pourtant, il n’en touche pas un centime. Il peut donner une Ɠuvre pour payer le loyer, mais il ne crĂ©e pas dans une logique financiĂšre et professionnelle. Il donne quelques cours de français et vend ses anciennes Ɠuvres pour toucher un petit revenu. Mais il s’accommode d’une vie de bohĂȘme et de misĂšre. Vivre avec peu d’argent ne l’empĂȘche pas d’ĂȘtre immergĂ© dans le bouillonnement culturel de New York. Mais, en 1918, le patriotisme triomphe avec l’entrĂ©e en guerre des États-Unis. L’artiste rejoint alors l’Argentine pour Ă©chapper Ă  ce climat Duchamp retourne Ă  Paris en 1919. Il retrouve Picabia et la bande des dadaĂŻstes français. La Joconde crĂ©e un nouveau scandale. Marcel Duchamp rajoute une moustache et une barbiche au tableau de LĂ©onard de Vinci pour le dĂ©sacraliser. Il rajoute les lettres Ă  lire phonĂ©tiquement. Il crĂ©e Ă©galement un personnage auquel il identifie, pour changer de sexe Rrose SĂ©lavy. DĂšs 1922, AndrĂ© Breton Ă©crit un article sur Marcel Duchamp dans la revue LittĂ©rature. Les surrĂ©alistes contribuent Ă  faire de sa dĂ©marche la figure originelle des avant-gardes Duchamp prĂ©sente sa conception originale de l’art. Pour lui, une Ɠuvre doit choquer. La rĂ©ception du public semble aussi importante que l’acte de crĂ©ation. Marcel Duchamp ne frĂ©quente pas les musĂ©es et rejette les modes passagĂšres. Pourtant, il accepte que ses Ɠuvres soient exposĂ©es dans des musĂ©es. J’ai acceptĂ© parce qu’il y a des choses pratiques dans la vie qu’on ne peut pas empĂȘcher. Je n’allais pas refuser. J’aurais pu les dĂ©chirer ou les casser, cela aurait Ă©tĂ© aussi un geste idiot », se justifie l’ vie comme Ɠuvre d’artMarcel Duchamp rejette les valeurs bourgeoises, la culture et l’histoire de l’art dans laquelle il refuse de se plonger sĂ©rieusement. J’aurais voulu travailler, mais il y avait en moi un fond de paresse Ă©norme. J’aime mieux vivre, respirer, que travailler », prĂ©cise Marcel Duchamp. Il se moque Ă©galement du modĂšle de la rĂ©ussite sociale et de la reconnaissance artistique. PlutĂŽt que de se rĂ©fĂ©rer Ă  l’utilitĂ© du travail, il prĂ©fĂšre se laisser bercer par les plaisirs de la vie. Je ne considĂšre pas que le travail que j’ai fait puisse avoir une importance quelconque au point de vue social dans l’avenir. Donc, si vous voulez, mon art serait de vivre », exprime Marcel ne reste mariĂ© que 6 mois. Il refuse de s’enfermer dans le carcan de la famille, avec une femme et des enfants, et rentrer dans un mode de vie plus conformiste. La famille qui vous force Ă  abandonner vos idĂ©es rĂ©elles pour les tronquer contre des choses acceptĂ©es par elle, la sociĂ©tĂ© et tout le bataclan ! », estime Marcel Duchamp. Il insiste Ă©galement sur la dimension Ă©rotique de son Ɠuvre, contre la religion et les rĂšgles Duchamp permet de sortir l’art de la banale peinture Ă  l’huile pour orner les murs d’un salon bourgeois. L’artiste utilise surtout des objets. L’art prend davantage la forme d’un signe, si vous voulez ; il n’est plus ravalĂ© au niveau de la dĂ©coration ; c’est ce sentiment qui a dirigĂ© ma vie », prĂ©cise Marcel prĂ©faces des diverses Ă©ditions de ses entretiens rĂ©alisĂ©s en avril 1966 Ă©voquent l’importance de Marcel Duchamp, au-delĂ  des diverses interprĂ©tations et commentaires des historiens de l’art. A travers ses actes de crĂ©ateur Marcel Duchamp n’a pas voulu imposĂ© un langage rĂ©volutionnaire nouveau, mais proposer une attitude de l’esprit ; c’est pourquoi ces entretiens constituent une Ă©tonnante leçon de morale », observe Pierre Cabanne. Issu de la petite bourgeoisie, l’artiste se libĂšre progressivement de sa famille, de son milieu, de son Ă©poque, de l’art de son temps avec ses normes et ses moyens traditionnels. Sa principale Ɠuvre d’art demeure sa vie, puisqu’il a tentĂ© d’échapper au travail et aux contraintes sociales. Sa non-activitĂ© semble ludique et il conçoit l’art comme un jeu et une pratique une deuxiĂšme prĂ©face, datĂ©e de 1976, Pierre Cabanne Ă©voque la rĂ©ception de ses entretiens. Les propos de Marcel Duchamp ont scandalisĂ© le petit milieu mĂ©diatique et artistique. L’artiste dĂ©clare vivre comme un garçon de cafĂ© » et semble dĂ©tachĂ© et indiffĂ©rent par rapport Ă  son propre mythe. Loin du peintre hautain et avide de reconnaissance, il insiste sur son rapport ludique Ă  l’art et Ă  la vie. Les journalistes et historiens d’art prĂ©fĂšrent un Duchamp momifiĂ© et aseptisĂ© pour se contenter de commenter ses Ɠuvres de maniĂšre pĂ©dante et d’une dĂ©marche ludiqueLa dĂ©marche de Marcel Duchamp se rapproche de celle de John Cage. Cet artiste rĂ©invente l’expĂ©rimentation musicale. Moira Roth le rencontre entre 1971 et 1973 pour sa thĂšse en histoire de l’art intitulĂ©e Marcel Duchamp et l’AmĂ©rique, 1914-1973 ». Elle est accompagnĂ©e par William Roth, son mari, sociologue et cinĂ©aste pour rĂ©aliser un Cage, comme Marcel Duchamp, accorde une grande importance au hasard dans la crĂ©ation. Il propose des opĂ©rations Cage confirme le dĂ©tachement de Marcel Duchamp Ă  l’égard de l’argent et du travail. L’artiste refuse de vendre ses Ɠuvres, Ă  une Ă©poque au cours de laquelle se dĂ©veloppe un marchĂ© de l’art trĂšs lucratif. Pour vivre, il se contente de petits boulots. Il considĂ©rait l’attitude bourgeoise qui consiste Ă  avoir un travail et Ă  gagner de l’argent et ainsi de suite comme une perte de temps », confirme John Cage et Marcel Duchamp semblent Ă©galement indiffĂ©rents Ă  la critique ou Ă  la reconnaissance de leurs Ɠuvres par le public ou les spĂ©cialistes. Je pense que la sociĂ©tĂ© est l’un des plus grands obstacles qu’un artiste puisse rencontrer », estime John Cage. Il dĂ©nonce Ă©galement le public, comme un groupe de consommateurs de spectacles. La sĂ©paration et la hiĂ©rarchie entre l’artiste et le public doit ĂȘtre brisĂ©e. Je suis ici pour brouiller les distinctions entre l’art et la vie - comme je pense que Duchamp l’était aussi - et entre l’enseignant et l’élĂšve, et entre l’interprĂšte et la public, etc. », prĂ©cise John rapport ludique et humoristique Ă  la vie semble Ă©galement relier les deux artistes. Cette dĂ©marche influence notamment Fluxus. Il prenait le fait de s’amuser trĂšs au sĂ©rieux. Et l’atmosphĂšre autour de lui Ă©tait toujours au divertissement », tĂ©moigne John Cage. La vie s’apparente Ă  un jeu, tournĂ© vers le plaisir. Il Ă©tait parfaitement prĂȘt Ă  ce que la vie n’ait pas d’autre sens que de s’amuser », souligne John Cage. Marcel Duchamp dĂ©veloppe des idĂ©es libertaires. Il s’oppose Ă  la politique, mais surtout Ă  sa dĂ©rive professionnelle Ă  travers la dĂ©mocratie reprĂ©sentative. Il dĂ©nonce la pollution et les consĂ©quences du capitalisme. Il aspire surtout Ă  rendre la vie joyeuse et jouissive. Et il Ă©tait pour le sexe et l’humour. Et il Ă©tait opposĂ© Ă  la propriĂ©tĂ© privĂ©e », prĂ©cise John sociĂ©tĂ© bourgeoise cĂ©lĂšbre aujourd’hui Marcel Duchamp. Une exposition s’organise au Centre Pompidou Ă  partir du 24 septembre 2014. Comme pour Guy Debord, la rĂ©cupĂ©ration et la musĂ©ification permettent de dĂ©samorcer la charge subversive d’une dĂ©marche qui attaque les normes dominantes. Marcel Duchamp n’est pas un rĂ©volutionnaire. Il n’évoque jamais les luttes sociales et semble se dĂ©sintĂ©resser du mouvement ouvrier. Il devient facile de le cantonner Ă  la sphĂšre artistique. Mais Marcel Duchamp exprime surtout un Ă©tat d’esprit de rĂ©volte joyeuse, d’individualisme hĂ©doniste et de provocation ludique. Il mĂ©prise les normes de la sociĂ©tĂ© marchande comme l’argent et le travail. Il refuse de se fondre dans le moule du petit bonheur conforme et de la rĂ©ussite sociale. Avoir de l’argent et faire carriĂšre semble moins important que jouir de la vie. Mais cette dĂ©marche peut devenir inoffensive lorsqu’elle se rĂ©duit Ă  choisir un banal mode de vie qui se complaĂźt dans la marginalitĂ©. Seule une transformation de la sociĂ©tĂ© peut permettre Ă  chacun de vivre Articles liĂ©s Pour aller plus loin VidĂ©o Viva Dada, documentaire diffusĂ© sur Arte le 14 fĂ©vrier 2016Revue de presse sur le livre de Marcel Duchamp sur le site des Ă©ditions AlliaRevue de presse sur le livre de John Cage sur le site des Ă©ditions Allia

Cesentiment, en marge des modes et des courants artistiques traditionnels, s'exprime par la crĂ©ation d'une rĂ©alitĂ© parallĂšle, animĂ©e par des personnages Ă©tranges et lugubres. Dans cet univers, la volontĂ© de l'artiste semble ĂȘtre de dĂ©noncer la bassesse de la sociĂ©tĂ© humaine, dĂ©sormais condamnĂ©e Ă  un enfer perpĂ©tuel. Dans ce but
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DanielOtero Torres. L’exposition « (DĂ©)placements » au MRAC, Ă  SĂ©rignan, prĂ©sente les installations de Daniel Otero Torres. Des Ɠuvres qui se nourrissent des dĂ©placements d’un mĂ©dium Ă  un autre et d’une culture Ă  une autre, et explorent les communautĂ©s en marge de la sociĂ©tĂ© colombienne. Daniel Otero Torres, BCC, 2017.
1Ce chapitre se propose d’éclairer le rĂŽle de l’art et des artistes dans les sociĂ©tĂ©s française, espagnole et anglaise du xviie siĂšcle. Le xviie siĂšcle voit dans les pays considĂ©rĂ©s l’affirmation de l’écrivain et de l’artiste qui doivent leur place sociale nouvelle aux fonctions que leurs Ɠuvres remplissent, au service des pouvoirs spirituels et temporels. Lettres et arts partagent au xviie siĂšcle un mĂȘme souci de la rhĂ©torique, c’est-Ă -dire du maniement des moyens de faire voir et comprendre Ă  autrui, pour la plus grande gloire du souverain, de la religion, ou la dĂ©lectation d’un collectionneur. L’existence de modĂšles et de rĂšgles, la plupart issus de l’AntiquitĂ© et sans cesse retravaillĂ©s, Ă©loigne Ă©galement l’artiste du xviie siĂšcle de notre idĂ©al romantique du crĂ©ateur original, voire incompris. 2Aussi convient-il dans un premier temps de tracer un portrait d’ensemble de la condition des artistes qui restitue leur place particuliĂšre dans la sociĂ©tĂ©. Il s’agit d’un monde hiĂ©rarchisĂ©, notamment en France au sein des structures acadĂ©miques, bien que ces derniĂšres n’exercent jamais qu’un contrĂŽle imparfait sur l’activitĂ© artistique. Dans un deuxiĂšme temps, on s’attachera Ă  comprendre comment le dĂ©veloppement des collections et du marchĂ© de l’art modifie les anciens liens de dĂ©pendance par rapport Ă  la commande publique et privĂ©e. On assiste au xviie siĂšcle Ă  une transformation de la valeur du produit artistique, parallĂšle Ă  l’émergence de l’individu social artiste ». Une troisiĂšme partie se propose, Ă  la lumiĂšre des conditions de production de l’Ɠuvre esquissĂ©e jusqu’ici, de s’interroger sur la reprĂ©sentation de la sociĂ©tĂ© dans les arts. Quelques exemples permettront de rappeler l’intĂ©rĂȘt mais aussi les problĂšmes posĂ©s par les documents littĂ©raires et artistiques en histoire sociale. IdentitĂ© de l’art et des artistes Émergence des notions d’art et de littĂ©rature. Promotion sociale de l’artiste 3On voit indĂ©niablement se prĂ©ciser les statuts de l’artiste et de l’écrivain au xviie siĂšcle, avec une chronologie et des incidences diffĂ©rentes d’un pays Ă  l’autre. Ce mouvement prend naissance dans la Renaissance italienne, deux siĂšcles plus tĂŽt, Ă  travers une institution bientĂŽt officialisĂ©e et protĂ©gĂ©e par les princes, l’acadĂ©mie. La premiĂšre rĂ©union d’humanistes voulant faire revivre les rĂ©unions de Platon et de ses disciples dans les jardins d’AkadĂ©mos est celle initiĂ©e par Marsile Ficin et Pic de la Mirandole Ă  Florence sous le rĂšgne de Laurent le Magnifique. Le mouvement acadĂ©mique va prendre une grande ampleur en Italie au xvie siĂšcle on y compte pas moins de 500 acadĂ©mies vers 1530. Elles se spĂ©cialisent et acquiĂšrent un statut officiel avec devises, rĂ©unions rĂ©guliĂšres, voire enseignement. D’abord nettement philosophiques et littĂ©raires, en opposition Ă  l’enseignement universitaire, des acadĂ©mies de peinture et de sculpture voient le jour, en opposition aux contraintes des corporations, avec le soutien des princes. CĂŽme de MĂ©dicis prĂ©side l’Academia fiorentina créée en 1540 et l’Accademia del disegno créée en 1563. Par un dĂ©cret de 1571, il libĂšre les artistes de son AcadĂ©mie des obligations corporatives. De la mĂȘme maniĂšre, Ă  Rome, la crĂ©ation de l’AcadĂ©mie de Saint-Luc, protĂ©gĂ©e par le cardinal BorromĂ©e, est le signe et le moyen d’une promotion des peintres, puisque, par une abondante production thĂ©orique, elle s’efforce de creuser la distance entre le travail manuel de l’artisan et le travail conceptuel de l’artiste la peinture est d’abord cosa mentale » une production de l’esprit. Comme le poĂšte, l’architecte, le peintre ou le sculpteur affirment que leur art est libĂ©ral » et non mĂ©canique ». Voir le plaidoyer prononcĂ© en 1667 par Nicolas Lamoignon pour le recteur de l’AcadĂ©mie, GĂ©rard Von Opstal qui rĂ©clamait le paiement d’ouvrages pour lesquels, selon le rĂšglement des mĂ©tiers, il y avait prescription N’a-t-on pas sujet Ă  dire que les peintres sont inspirĂ©s par quelque divinitĂ© aussi bien que les poĂštes ? Et que pour donner la vie Ă  des choses inanimĂ©es, il faut ĂȘtre en quelque sorte au-dessus de l’homme ? » La promotion des uns induit une dĂ©valorisation des mĂ©tiers demeurĂ©s au sein des corporations et des querelles infinies entre anciennes et nouvelles institutions. Les acadĂ©mies, qui contrĂŽlent les artistes, leur assurent en Ă©change libertĂ© et supĂ©rioritĂ© par rapport aux autres artisans. Christian Jouhaud a montrĂ© que les auteurs trouvent paradoxalement une autonomie croissante Ă  l’intĂ©rieur d’une dĂ©pendance de plus en plus forte par rapport au pouvoir 1 Dotoli G., LittĂ©rature populaire et groupe dominant. Évasion et contre-Ă©vasion chez Adam Billaut ... 2 La Roque de la LontiĂšre G. A., TraitĂ© de la noblesse, Paris, E. Michalet, 1678, p. 413, citĂ© ibide ... 4Les artistes en viennent donc Ă  occuper ou Ă  ambitionner une place sociale particuliĂšre en raison du lien qu’ils entretiennent avec le pouvoir, mĂȘme si, comme nous le verrons, tous n’appartiennent pas Ă  une structure officielle de type acadĂ©mique et mĂȘme si les artistes de cour constituent une minoritĂ© enviĂ©e. Hommes de lettres et praticiens des arts libĂ©raux sont animĂ©s, certes Ă  des degrĂ©s divers, d’une volontĂ© de distinction sociale. Si la pratique d’un art anoblit, elle pose le problĂšme de la distribution sociale des talents. Un homme du peuple peut-il ĂȘtre poĂšte ? Une origine ignoble ne s’oppose-t-elle pas Ă  la pratique d’un art ? La carriĂšre d’Adam Billaut, poĂšte menuisier, analysĂ©e par Giovanni Dotoli permet au moins de poser la question. Une des plus rares choses du siĂšcle », selon l’abbĂ© de Marolles qui l’a dĂ©couvert, ce fils de paysans pauvres, menuisier Ă  Nevers, a formĂ© sa muse au catĂ©chisme paroissial, Ă  la lecture des livres de colporteurs et des almanachs populaires. En 1636 il rencontre Ă  Nevers l’abbĂ© de Marolles, ancien prĂ©cepteur et bibliothĂ©caire de la duchesse Marie de Gonzague. Cette rencontre est dĂ©cisive en 1638 il est Ă  Paris, il obtient une pension de Richelieu et du chancelier SĂ©guier, qui ne sera cependant jamais versĂ©e. Il se met Ă  l’école des libertins et connaĂźt un succĂšs Ă©phĂ©mĂšre dans la capitale. DĂšs son deuxiĂšme sĂ©jour Ă  Paris 1640, il est en butte aux sarcasmes de ses collĂšgues. ScudĂ©ry, dans l’Approbation du Parnasse qui prĂ©cĂšde son premier recueil, les Chevilles 1644, s’interroge ainsi Quel Dieu t’a rendu son oracle ?/[
] Dois-tu passer dans l’univers/Pour un monstre ou pour un miracle/O prodige entre les esprits/Qui sait tout et n’a rien appris1. » Bien vite, on va trancher pour le monstre plutĂŽt que pour le prodige. Au moment de la naissance de l’artiste par la valorisation de l’étude et du savoir, on rĂ©pugne Ă  admettre dans la sociĂ©tĂ© des poĂštes un artisan, que la pratique et l’appĂ©tit du gain nĂ©cessaire Ă  sa subsistance rend comme esclave, et ne lui inspirent que des sentiments de bassesse et de subjection incompatible avec ceux d’un gentilhomme2 ». L’approbation du Parnasse n’a guĂšre durĂ© ; l’échec de Billaut tĂ©moigne du souci de distinction sociale des littĂ©rateurs parisiens et de leurs protecteurs. Le poĂšte menuisier menace les efforts de promotion des arts, insĂ©parables d’une dĂ©valorisation des mĂ©tiers. G. Dotoli estime que l’Ɠuvre de Billaut confirme que l’opposition entre culture populaire et culture savante est absolument insoutenable ». Au contraire, on pourrait utiliser l’échec du poĂšte menuisier pour montrer une sĂ©paration croissante dans la France du xviie siĂšcle entre culture populaire et culture des Ă©lites, culture de rĂ©fĂ©rence Ă  partir de la formation humaniste, [
] culture Ă©loignĂ©e de tout ce qui est concret, du monde des mĂ©tiers, de tout ce qui est dĂ©sormais jugĂ© vulgaire, sale ou ridicule » Rioux et Sirinelli. 5On voit ainsi se dessiner une conscience sociale, mĂȘme si les artistes entretiennent des liens familiaux forts avec le monde des mĂ©tiers urbains. Le pĂšre de Puget est maçon, celui de Girardon fondeur ; Shakespeare est le fils d’un boucher de Stratford-sur-Avon. On trouve, dans les alliances familiales de Charles Le Brun, beaucoup de peintres et de sculpteurs, mais aussi des Ă©crivains, des tapissiers, des charpentiers et des fondeurs. Le peintre et architecte Inigo Jones, qui domine l’art anglais dans la premiĂšre moitiĂ© du xviie siĂšcle, est fils de tailleur et reçoit une formation de peintre, costumier et dĂ©corateur de théùtre. La solidaritĂ© est renforcĂ©e par des mariages, qui permettent les collaborations entre beaux-pĂšres et gendres et entre beaux-frĂšres ; les fratries sont nombreuses Vouet, Boullogne, Anguier
. Une relative mobilitĂ© permet en France Ă  des fils d’artistes d’embrasser la carriĂšre juridique et des artistes peuvent descendre de petits officiers les Le Nain. Une volontĂ© de distinction s’observe dans les gĂ©nĂ©alogies romancĂ©es que se forgent des familles d’artistes Ă  succĂšs, comme les Mansart, qui prĂ©tendent descendre d’un mythique chevalier romain, chargĂ© par Hugues Capet d’édifier des monastĂšres. Il se lit aussi dans la rĂ©alisation d’autoportraits, individuels ou familiaux, dans lesquels les artistes se reprĂ©sentent en costumes soignĂ©s, avec des attributs du savoir livres, de la sociabilitĂ© Ă©lĂ©gante ou des arts libĂ©raux musique, mathĂ©matique. 6Il faut souligner que la promotion des artistes reste un phĂ©nomĂšne trĂšs limitĂ© en Espagne, oĂč leur position sociale est peu enviable malgrĂ© la rĂ©flexion sur la noblesse des arts et les procĂ©dures engagĂ©es par exemple pour faire reconnaĂźtre Ă  la peinture le statut d’art libĂ©ral, procĂ©dures encouragĂ©es par des hommes de lettres comme Calderon J. Gallego. La plupart des peintres vivent dans une grande pauvretĂ© et une part importante de leurs revenus provient de la dorure et de la mise en couleur des sculptures religieuses, le plus souvent polychromes. Ils ne s’émancipent que difficilement. De cette situation tĂ©moigne par exemple Le Vendeur de tableaux de JosĂ© Antolinez v. 1670, Munich, Alte Pinakothek oĂč l’on voit un homme en guenille, le marchand tratante, visiter l’atelier du peintre, oĂč rĂšgne le plus grand dĂ©nuement et lui acheter une copie d’une Vierge Ă  l’Enfant de Scipion Pulzone. 7Les plus ambitieux des artistes espagnols cherchent donc Ă  Madrid une meilleure reconnaissance. De mĂȘme, l’installation Ă  Paris tĂ©moigne d’une volontĂ© d’ascension vers le statut d’artiste. David Maland a calculĂ©, sur un Ă©chantillon de 200 auteurs pour chaque siĂšcle, que 70 % des littĂ©rateurs français meurent en province au xvie siĂšcle, contre 48 % seulement au xviie siĂšcle. La mobilitĂ© caractĂ©rise dans une large mesure les artistes, qui se dĂ©placent pour suivre la commande, dans les arts plastiques, ou le public, dans les arts de la scĂšne. Quelques centres, caractĂ©risĂ©s par la prĂ©sence de la cour, se renforcent Rome, Paris, et, dans une moindre mesure, Madrid. Si les artistes constituent un milieu solidaire, il n’est pas pour autant fermĂ© ; les Ă©trangers, surtout les Italiens et les Flamands, dominent la scĂšne picturale anglaise, et, pour une bonne partie du siĂšcle, espagnole. La piĂštre considĂ©ration portĂ©e aux peintres nationaux est cause, selon le peintre et historien de l’art Jusepe MartĂ­nez, de l’exil dĂ©finitif d’Antonio Ribera Ă  Naples. Nationaux et Ă©trangers contractent ensemble des mariages. Chez les peintres, les sculpteurs et les architectes, le voyage, en particulier le voyage d’Italie, est un Ă©lĂ©ment essentiel de formation. En Angleterre, la rupture dĂ©cisive avec l’art de la fin du Moyen Âge est le rĂ©sultat du voyage d’Inigo Jones en Italie, en 1615, oĂč il accompagnait le comte d’Arundel. Cinquante ans plus tard, Christopher Wren visite les Provinces Unies, les Pays-Bas et la France. En France, on date traditionnellement du retour de Rome de Simon Vouet, en 1627, la naissance de l’école française. Les peintres espagnols voyagent peu en Italie, en revanche, les Français se retrouvent en nombre Ă  Rome, oĂč ils font quelquefois carriĂšre pendant plusieurs annĂ©es, voire s’y installent dĂ©finitivement Nicolas Poussin, Claude Lorrain. Vers 1600-1620, le mode de vie des peintres qui se retrouvent autour de la Piazza del Popolo, Ă  Rome, prĂ©figure dĂ©jĂ  celui des sociĂ©tĂ©s d’artistes telles qu’on les connaĂźtra jusqu’au Montparnasse des annĂ©es 1920, avec son recrutement international, ses lieux d’échanges les ateliers, les tavernes, sa libertĂ© de recherche artistique et de mƓurs. De la mĂȘme maniĂšre on voit se dĂ©velopper la sociabilitĂ© littĂ©raire autour des cabarets, certains investis par un groupe particulier, comme les libertins qui, Ă  Paris, se retrouvent À la Pomme du Pin, Au Cormier ou encore À la Fosseaux-Lions. Organisation des artistes et diffĂ©rences des carriĂšres 8Le xviie siĂšcle est un moment de thĂ©orisation et de hiĂ©rarchisation des arts et des artistes. La notion fondamentale est celle de genre. Le genre est en art et en littĂ©rature une sĂ©rie homogĂšne d’Ɠuvres rĂ©pondant Ă  des attentes dĂ©terminĂ©es et tendant Ă  se fixer par la reproduction de modĂšles Ă©prouvĂ©s. BĂ©rĂ©nice de Racine ou la Princesse de ClĂšves de Mme de Lafayette ont Ă©tĂ© critiquĂ©s parce qu’ils mĂ©langeaient les genres. Une hiĂ©rarchie trĂšs forte met au premier rang, en vers, l’épopĂ©e et la tragĂ©die, en prose, l’éloquence. Le roman est au bas de l’échelle et ses praticiens cherchent Ă  l’anoblir en lui confĂ©rant des rĂšgles. En peinture, se met en place progressivement une dĂ©finition et une hiĂ©rarchisation des genres, la peinture la plus noble et la plus prestigieuse Ă©tant la peinture d’histoire sacrĂ©e ou profane. Ces rĂ©flexions se dĂ©veloppent au sein des acadĂ©mies. 9Le systĂšme des AcadĂ©mies en France cherche Ă  mettre l’action des artistes au service de l’État. En crĂ©ant un discours cohĂ©rent sur la langue et le goĂ»t, les acadĂ©mies contribuent Ă  crĂ©er une culture commune aux Ă©lites et un consensus autour du pouvoir royal, que tous les arts sont chargĂ©s de cĂ©lĂ©brer. Unissant les artistes dans des institutions contrĂŽlĂ©es par l’État, les AcadĂ©mies engendrent une vĂ©ritable rĂ©volution dans la centralisation et la hiĂ©rarchisation des arts. 10L’AcadĂ©mie française reste le modĂšle de toutes les acadĂ©mies. Créée en 1634 par un groupe de lettrĂ©s, officialisĂ©e par Richelieu, son rĂŽle est d’institutionnaliser la langue commune de la nation. Il s’agit de mettre en place un lissage de la langue, de donner un langage commun. Chaque discours s’achĂšve par l’apologie du monarque. À l’image de l’AcadĂ©mie française, l’AcadĂ©mie royale de peinture et sculpture est créée en 1648. Le principe de sa fondation en est un peu diffĂ©rent, Charles Le Brun et d’autres artistes conçoivent une AcadĂ©mie placĂ©e sous la protection du chancelier SĂ©guier pour que les peintres puissent s’affranchir de la tutelle de la maĂźtrise qui succĂšde aux corporations mĂ©diĂ©vales. Elle fonde son enseignement sur le dessin et le modĂšle vivant, Ă  l’image de l’acadĂ©mie que les Carrache avaient fondĂ©, Ă  la fin du xvie siĂšcle, Ă  Bologne. L’institution rompt avec les pratiques corporatistes, par l’utilisation du dessin et l’approche directe de la nature, et donne un statut libĂ©ral Ă  la peinture qui n’est pas seulement affaire d’imitation. En 1663, Louis XIV restructure l’institution en la hiĂ©rarchisant. Son rĂŽle doctrinal est affirmĂ©. Il nomme Le Brun chancelier permanent. En 1668, l’artiste cumule les fonctions de chancelier et de recteur, enfin, en 1683, il est nommĂ© directeur. On assiste Ă  la mise en place d’expositions prĂ©vues normalement tous les deux ans et accompagnĂ© d’un livret, ancĂȘtre des catalogues. Mais il n’y en aura que dix sous Louis XIV. 11Un rĂŽle de coordinateur » est assurĂ© par la Petite AcadĂ©mie fondĂ©e en 1663. Elle comprend cinq membres reprĂ©sentant des cinq arts. Elle administre l’ensemble de la production intellectuelle et tient lieu de direction gĂ©nĂ©rale de la vie culturelle. Elle est dirigĂ©e par un conseil restreint dĂšs sa crĂ©ation les hommes de lettres Bourzeis, Cassagne, Chapelain et Perrault. C’est l’Ɠil du pouvoir sur la production intellectuelle française. Ce rĂŽle de coordination limite la libertĂ© et l’originalitĂ© dans la crĂ©ation. La petite AcadĂ©mie contrĂŽle tout, elle chapeaute l’ensemble des institutions. La souplesse de sa structure s’oppose Ă  la rigiditĂ© hiĂ©rarchique des autres AcadĂ©mies. Celles-ci, d’ailleurs, ne sont pas seulement des AcadĂ©mies artistiques Ă  l’image de l’AcadĂ©mie d’escrime. La petite AcadĂ©mie n’a pas de rĂšglement avant juillet 1701, aprĂšs cette date, elle devient officiellement l’AcadĂ©mie des inscriptions et des mĂ©dailles. 12À partir de 1661, on assiste Ă  une institutionnalisation de tous les arts sous Louis XIV les maĂźtres Ă  danser, puis les musiciens et les danseurs se fĂ©dĂšrent en AcadĂ©mies, toujours dans le but de lutter contre la maĂźtrise, accusĂ©e de dĂ©cadence des arts. En 1666 est fondĂ©e l’AcadĂ©mie de France Ă  Rome qui accueille les meilleurs jeunes artistes français afin de complĂ©ter leur formation. La mĂȘme annĂ©e voit la crĂ©ation de l’acadĂ©mie des sciences. En 1669, c’est la fondation de l’AcadĂ©mie royale de musique puis, en 1671, celle d’architecture qui scelle la sĂ©paration entre les architectes et les maçons. Il y a mĂȘme eu une tentative de crĂ©ation d’une acadĂ©mie de thĂ©ologie, mais celle-ci est rapidement dissoute en raison des inquiĂ©tudes formulĂ©es par la Sorbonne qui craint de perdre ses privilĂšges. Il en va de mĂȘme pour le théùtre. AprĂšs la mort de MoliĂšre, on ne crĂ©e pas explicitement une acadĂ©mie de théùtre, mais il y a bien un monopole de fait car un seul type de spectacle doit recevoir le label du Roi, comme pour l’opĂ©ra. La volontĂ© de diffusion des grandes Ɠuvres du rĂ©pertoire aboutie, en 1680, Ă  la fondation la ComĂ©die française. 13Le monopole des AcadĂ©mies sur les diffĂ©rents arts traduit le corps du Roi en peinture, en sculpture et en poĂ©sie » ApostolidĂšs. Avec ces institutions, c’est l’ensemble des arts qui se met au service de la gloire monarchique. À partir de 1660, on assiste Ă  une multiplication des AcadĂ©mies en province qui vont rĂ©pandre la mode en vigueur Ă  la cour. L’exemple de celle de Lyon, fondĂ©e en 1667, va servir de modĂšle pour d’autres villes. 14L’Angleterre a Ă©tĂ© tentĂ©e par ce modĂšle, mais l’instabilitĂ© politique qui y rĂšgne ne s’y prĂȘte pas. Les artistes se rassemblent dans des clubs ou des sociĂ©tĂ©s. Une tentative d’organisation des arts se met en place sous Charles II dans la deuxiĂšme moitiĂ© du xviie siĂšcle. Ambitionnant de rivaliser avec Louis XIV, il reprend le modĂšle français de l’AcadĂ©mie et place Ă  sa tĂȘte le peintre italien Antonio Verrio v. 1636-1707. Mais, l’absence d’une autoritĂ© centrale organisĂ©e pour contrĂŽler le travail comme c’est le cas en France avec Colbert et la nature sporadique des mĂ©cĂšnes anglais ont rendu cette volontĂ© difficile, voire impossible. 15En Espagne, la crĂ©ation des acadĂ©mies de Madrid et de Valence est un Ă©chec. Leur volontĂ© de contrĂŽler l’activitĂ© des peintres en favorisant un monopole de la production et du marchĂ© de la peinture se heurte Ă  une opposition trĂšs forte des corporations. Il se dĂ©veloppe alors un dĂ©bat original sur la peinture en tant qu’art libĂ©ral. Le colegio » AcadĂ©mie de Valence tend en effet Ă  favoriser le nĂ©potisme en fixant le prix des examens, empĂȘchant ainsi Ă  tout un groupe de la population de rĂ©aliser et de vendre leurs Ɠuvres. L’institution crĂ©e Ă©galement d’énormes difficultĂ©s aux artistes Ă©trangers voulant s’installer dans la ville et interdit purement et simplement la vente de peintures Ă©trangĂšres qui Ă©taient moins chĂšres que celles fabriquĂ©es Ă  Valence. Tout cela va aboutir Ă  un nombre important de plaintes arguant du statut d’art libĂ©ral de la peinture. Les plaignants infĂ©rant que si la peinture est effectivement un art libĂ©ral, elle doit suivre le modĂšle des autres arts libĂ©raux. Dans une ville comme Valence, on devrait trouver des peintures de diffĂ©rentes qualitĂ©s et Ă  des prix diffĂ©rents ; en fait, un accĂšs Ă  la peinture pour tous. Finalement, en 1617, Philippe II se range du cĂŽtĂ© de la ville contre l’AcadĂ©mie. L’AcadĂ©mie de Madrid, créée en 1603, attend toujours la protection royale en 1619. L’échec est moins clair qu’à Valence, mais lĂ  encore, il semble que l’opposition soit venue de peintres individuels, certainement ceux qui s’opposaient Ă  l’examen pour obtenir la licence. 16En France mĂȘme, oĂč l’hĂ©gĂ©monie du pouvoir royal est quasi complĂšte, l’institutionnalisation des arts ne s’est pourtant pas faite sans heurts. La rĂ©action au mouvement acadĂ©mique va trouver un soutien auprĂšs d’autres corps qui, Ă  ce moment, perdent aussi de leurs privilĂšges, les Parlements. Ainsi le Parlement de Paris va-t-il soutenir les corporations pour tenter d’enrayer l’effritement de son pouvoir et ce, dĂšs la fondation de l’AcadĂ©mie française. Entre 1648 et 1663, la corporation des maĂźtres peintres, soutenue par le Parlement, et l’AcadĂ©mie de peinture, soutenue par Colbert et le pouvoir royal, se heurtent Ă  des oppositions constantes. Ils se livrent une vĂ©ritable guerre d’usure qui voit finalement la dĂ©route de la maĂźtrise. Enfin, les dĂ©bats esthĂ©tiques continuent comme celui entre le dessin et la couleur qui on lieu Ă  Paris, dans la deuxiĂšme moitiĂ© du siĂšcle. 17On peut dire que deux carriĂšres s’offre Ă  l’artiste, celle de la cour et celle de la ville, bien que les plus rĂ©ussies marient les deux. Diego VĂ©lasquez 1599-1660 est l’exemple de l’artiste-courtisan. Il passe plus de trente ans au service de Philippe IV d’Espagne. Le roi l’emploie comme peintre, architecte dĂ©corateur, mais aussi fournisseur d’Ɠuvres d’art et courtisan jusqu’à devenir grand marĂ©chal du palais » en 1652. Plus encore que Charles Le Brun auprĂšs de Louis XIV ou qu’Antonio Verrio auprĂšs des rois d’Angleterre, il est le modĂšle de l’artiste de cour. Il faut distinguer, en Espagne, deux types de peintres rattachĂ©s au palais, les peintres du Roi et le peintre de la Chambre. Si les premiers sont de nombre variable entre quatre et six, il n’y a qu’un seul peintre de la Chambre dont l’occupation principale est de portraiturer le monarque et sa famille. C’est le cas de VĂ©lasquez sous le rĂšgne de Philippe IV, ce sera Juan Carreno de Miranda au temps de Charles II. 18En dehors des capitales, certains foyers sont trĂšs actifs et les artistes y vivent de commandes et de protections rĂ©gionales, publiques ou privĂ©es. À Toulouse se dĂ©veloppe ainsi un foyer original et trĂšs actif autour notamment de la figure de Nicolas Tournier qui, aprĂšs un voyage Ă  Rome, synthĂ©tise les formes caravagesques et les formes locales. Dans la deuxiĂšme moitiĂ© du siĂšcle, l’invention des AcadĂ©mies tend en France Ă  lisser les diffĂ©rences rĂ©gionales. L’exemple du sculpteur, peintre et architecte Pierre Puget, le Michel Ange de la France », semble relativement unique dans l’art français du deuxiĂšme xviie siĂšcle. Il rĂ©ussit Ă  mener une carriĂšre en Italie et en Provence loin de la cour et de l’AcadĂ©mie. Devenu cĂ©lĂšbre, Colbert lui commandes de grands marbres Milon de Crotone, achevĂ© 1682. 19La situation dans les arts du spectacle est assez similaire. Le dramaturge du xviie siĂšcle voit s’ouvrir devant lui deux voies. Celle, traditionnelle, de la protection d’un prince ou d’un grand et celle, nouvelle, d’entrepreneur de spectacles. Avec l’ouverture de théùtres publics et l’organisation de tournĂ©es, l’activitĂ© de l’auteur se commercialise. Il vend sa piĂšce Ă  une compagnie ou, s’il en est actionnaire, il obtient une participation aux bĂ©nĂ©fices. La publication des piĂšces est un autre facteur de commercialisation du mĂ©tier d’auteur, bien que le dĂ©sir d’exclusivitĂ© des troupes fasse quelquefois obstacle Ă  l’impression des piĂšces. Cependant un dramaturge qui rĂ©ussit est celui qui associe les deux carriĂšres, comme Shakespeare, auteur et acteur d’une troupe qui joue aussi bien pour la cour que la ville ou encore Lope de Vega, protĂ©gĂ© du duc d’Albe mais dont les piĂšces sont aussi jouĂ©es dans les théùtres publics corrales. Les tensions entre artistes de la cour et de la ville peuvent ĂȘtre plus aiguĂ«s et s’exercer aux dĂ©pens de la ville. A Paris, la musique en vient Ă  ĂȘtre gĂ©rĂ©e entiĂšrement par la Maison du roi, entraĂźnant une situation trĂšs prĂ©caire pour les musiciens de la ville rĂ©gis par la confrĂ©rie de saint Julien des MĂ©nestriers. Collections et marchĂ© de l’art 20Les Ɠuvres d’art rĂ©pondent Ă  diffĂ©rentes attentes, entre Ă©dification, glorification monarchique et dĂ©lectation. Un trait significatif du xviie siĂšcle europĂ©en est le dĂ©veloppement des collections, dans lesquelles peintures et sculptures, dĂ©tachĂ©es de toute autre fonction, notamment religieuse, acquiĂšrent rĂ©ellement le statut d’Ɠuvres d’art. Le dĂ©veloppement des collections 21La collection princiĂšre existe au xvie siĂšcle, mais elle prend une tout autre ampleur au siĂšcle suivant. Les souverains espagnols, en particulier, hĂ©ritent ce goĂ»t du grand collectionneur que fut Philippe II. Le Prado est le premier palais royal oĂč les peintures sont exposĂ©es en permanence, concurrençant la tapisserie pour la dĂ©coration murale. La dĂ©coration du palais de l’Escorial, dans les annĂ©es 1580, est conçue pour l’exposition de peintures de prestige. En 1700, le roi d’Espagne possĂšde 5 500 tableaux, dont la moitiĂ© acquise par Philippe IV. Les rois de France prĂ©fĂšrent le prestige du bĂątisseur Ă  celui du collectionneur A. Schnapper ; cependant, Louis XIV renoue avec le collectionisme somme toute modeste de François Ier ; entre 1660 et 1693, il forme une des premiĂšres collections d’Europe pour les mĂ©dailles et les pierres gravĂ©es, les pierres prĂ©cieuses, les tableaux, les dessins et les gravures. Assez peu intĂ©ressĂ© personnellement, il laisse Ă  ses ministres le soin de rassembler les trĂ©sors du cabinet du roi. Selon A. Schnapper, les collections ne sont ni nĂ©cessaires ni bien efficaces pour assurer la gloire du roi et l’étendre aux nations Ă©trangĂšres ». Charles Ier est bien d’avantage un amateur d’art. Lors de la vente de ses biens par les rĂ©publicains, ce sont prĂšs de 2 000 peintures, tapisseries, statues et dessins qui sont destinĂ©s Ă  Ă©ponger les dettes du monarque dĂ©funt. Au-delĂ  des princes, les grandes collections se rencontrent chez les personnages qui exercent un rĂŽle important, ou parmi ceux qui sont les plus liĂ©s Ă  la reprĂ©sentation du pouvoir, les ambassadeurs. La collection s’épanouit dans les lieux de pouvoir. Les ministres et les favoris – en France, Richelieu et Mazarin ; en Angleterre, avant la RĂ©volution, Arundel, Buckingham et Hamilton – sont au premier rang des collectionneurs. Sous Philippe IV, le marquis de LeganĂ©s possĂšde 1100 tableaux, le marquis de Carpio, plus de 3 000. 22Progressivement, les collections universelles, du type cabinet de curiositĂ©s, cĂšdent le pas aux collections spĂ©cialisĂ©es. Le xviie siĂšcle voit Ă  la fois l’apogĂ©e et le dĂ©but du dĂ©clin de la Kunst-und Wunderkamern K. Pomian. Apparaissent des collections autonomes de tableaux. Rome a un rĂŽle capital dans le collectionisme, puisque c’est lĂ  avec Venise que s’approvisionne toute l’Europe. C’est lĂ  aussi oĂč se forme le goĂ»t international qui met au premier rang de la valeur la peinture vĂ©nitienne et bolonaise du xvie siĂšcle. En Espagne, en Angleterre ou en France, ce sont toujours Titien et les VĂ©nitiens Tintoret, VĂ©ronĂšse d’une part, les Carrache et leurs suiveurs Guido Reni, l’Albane etc. d’autre part qui dominent les collections prestigieuses. 23Il faut noter que bien souvent les lettres et les arts ont des mĂ©cĂšnes communs. Souvent une belle collection s’accompagne d’une belle bibliothĂšque. Le peintre Eustache Le Sueur et le plus cĂ©lĂšbre luthiste français de l’époque, Denis Gaultier, ont pour mĂ©cĂšne Anne de ChambrĂ©, trĂ©sorier des guerres de Louis XIII et gentilhomme du prince de CondĂ©. ChambrĂ© commande Ă  ces deux artistes un manuscrit de luxe, La RhĂ©torique des dieux, recueil de piĂšces de luth de illustrĂ©. La collection suscite l’Ɠuvre littĂ©raire. Arts et lettres font partie d’une sociabilitĂ© dont le cƓur est l’art de la conversation. Les objets de collection sont, selon le mot de Krzysztof Pomian, des sĂ©miophores ». Au Moyen Âge, les collections de reliques, d’objets sacrĂ©s ou d' Ɠuvres d’art » sont aux mains de l’Église et du pouvoir temporel. Quand une hiĂ©rarchie de richesse se met en place, l’achat de sĂ©miophores, l’achat d’Ɠuvres d’art, la formation de bibliothĂšques ou de collections est une des opĂ©rations qui, transformant l’utilitĂ© en signification, permettent Ă  quelqu’un de haut placĂ© dans la hiĂ©rarchie de la richesse d’occuper une position correspondante dans celle du goĂ»t et du savoir » K. Pomian. Le dĂ©veloppement des collections est ainsi insĂ©parable du dĂ©veloppement d’un marchĂ©. Le dĂ©veloppement du marchĂ© de l’art le marchĂ© de la peinture 24La demande d’images augmente au cours du siĂšcle. On constate un Ă©largissement progressif du public de la peinture, en particulier dans les pays catholiques. L’imagerie dĂ©votionnelle nourrit le mouvement, mais Ă  la marge se diffusent aussi les genres portrait, nature morte, paysage
, en raison des nouveaux usages de la peinture, qui apparaĂźt de plus en plus dans les intĂ©rieurs. Plus tardivement, cet appĂ©tit d’images est lisible aussi en Angleterre en 1705, 80 % des inventaires de l’Orphan’s Court de Londres rĂ©vĂšlent la possession de tableaux, contre 44 % seulement en 1675. Certes, cette prĂ©sence de la peinture est liĂ©e Ă  la richesse mais ces inventaires montrent que les ordinary tradespeople ont autant de tableaux que les professionals et les gentryhouseholders. 25Le mĂ©tier de marchand de tableaux s’autonomise et se professionnalise peu Ă  peu. Les formes les plus structurĂ©es de marchĂ© de l’art se rencontrent Ă  Anvers, qui nourrit toute l’Europe de ses peintures, de tous les genres et de tous les prix. Il faut noter le fort goĂ»t pour la peinture flamande, parallĂšle au goĂ»t dominant vĂ©nĂ©to-bolonais. Anvers vend pour tous les publics et Ă  tous les prix. Mais d’autres lieux prennent de l’importance, oĂč l’on retrouve souvent les marchands du Nord. À Paris, la foire Saint-Germain, une des trois plus importantes de Paris, se spĂ©cialise au dĂ©but du xviie siĂšcle en marchĂ© des objets de luxe soie, bijoux, or mais aussi tableaux. Depuis la deuxiĂšme moitiĂ© du xvie siĂšcle, les marchands d’Anvers ont le monopole du marchĂ© parisien de la peinture. Ils viennent Ă  Paris chaque annĂ©e pour la foire. Vers 1620-1630, ils font face aux efforts protectionnistes de la maĂźtrise des peintres de Paris, qui les obligent Ă  tenir boutique de façon permanente en France, voire de demander la naturalisation, pour continuer leur commerce. Les Français rĂ©ussissent ainsi Ă  endiguer l’influence des marchands d’Anvers. Mais une autre compĂ©tition pour le contrĂŽle du marchĂ© se dĂ©roule alors entre les artistes-marchands et les marchands merciers qui finiront par l’emporter Ă  la fin du siĂšcle on connaĂźt par Watteau la boutique du cĂ©lĂšbre Gersaint. 26Diverses formes de transaction existent mais les ventes publiques aux enchĂšres prennent progressivement de l’importance, notamment en Angleterre ; elles permettent en effet aux comportements agonistiques de se donner libre cours dans un face Ă  face pendant lequel on manifeste simultanĂ©ment son goĂ»t, sa capacitĂ© de sacrifier de la richesse pour le satisfaire et ses possibilitĂ©s financiĂšres » K. Pomian. Les grandes ventes aux enchĂšres publiques deviennent ainsi des Ă©vĂ©nements mondains. À Londres, avant l’introduction des ventes aux enchĂšres d’Ɠuvres d’art, vers 1670, Samuel Pepys achĂšte directement aux artistes ou Ă  des stationers qui vendent aussi des livres. Le marchĂ© du livre est beaucoup plus organisĂ© que celui de l’art, grĂące Ă  la Stationers Company. Il n’y a pas de telle communautĂ© de marchands spĂ©cialisĂ©s dans l’art. Ce sont d’abord les virtuosi, les hommes de lettres londoniens, qui font la popularitĂ© des ventes aux enchĂšres, dont ils se servent comme d’une arĂšne des connaisseurs ». Elles touchent ensuite un public beaucoup plus large, les femmes aussi peuvent y assister. Les commissaires-priseurs ne peuvent pas encore se spĂ©cialiser dans les marchandises artistiques. La plupart vendent Ă  la fois des livres et des Ɠuvres d’art. 27Ces enchĂšres se dĂ©roulent surtout dans des coffeehouses comme Tom’s Coffeehouse ou Barbadoes Coffeehouse. À la mort de Charles II 1685, Londres est ainsi devenue un des marchĂ©s de l’art les plus actifs d’Europe. Au cours des ventes de Covent Garden, entre 1669 et 1692, plus de 35 000 peintures Ă  l’huile s’échangent. On a retrouvĂ©, protagonistes de ces Ă©changes, le nom de 20 nobles, 20 marchands et plus de 100 commoners. J. Brotton insiste sur le rĂŽle de la vente des biens de Charles Ier, qui a mis sur le marchĂ© des centaines d’Ɠuvres. Contrairement Ă  une opinion largement rĂ©pandue, Brotton soutient que cette vente n’est pas le seul fait de rĂ©publicains iconoclastes et ignorants des choses de l’art. Elle a Ă©tĂ© importante pour la formation du goĂ»t anglais puisqu’elle a rendu visibles les trĂ©sors des collections de la Couronne. À l’occasion de cet Ă©vĂ©nement, les tableaux royaux ont Ă©tĂ© transformĂ©s en marchandise, dĂ©truisant pour toujours leur exclusivitĂ© royale, les ĂŽtant au secret du palais royal et les livrant au monde de la vente publique ». 28En Espagne, depuis la fin du xvie siĂšcle, on voit dans les grandes villes des ventes d’art se dĂ©rouler prĂšs du marchĂ©, sur le perron de San Felipe ou Calle Mayor Ă  Madrid, par exemple, ou rue de Santiago Ă  Valladolid. Des lieux ouverts, une absence de toute rĂ©gulation des transactions on est bien loin des panden de Bruges et d’Anvers. Le marchĂ© est nourri par une importation massive des Pays-Bas et l’accroissement du nombre de peintres espagnols travaillant hors du cadre des corporations. Le dĂ©veloppement du marchĂ© entraĂźne l’utilisation rĂ©pĂ©tĂ©e de mĂȘmes modĂšles et une certaine standardisation de la production. Il faut dire que le marchĂ© amĂ©ricain exige une masse considĂ©rable d’images religieuses. Dans la deuxiĂšme moitiĂ© du xviie siĂšcle, pas moins de 24 000 peintures ont quittĂ© SĂ©ville pour l’AmĂ©rique. Des contrats exigent une grande rapiditĂ© de rĂ©alisation. Par exemple, le 26 juillet 1600, le peintre sĂ©villan Miguel VĂĄzquez s’engage Ă  livrer au marchand Gonzalo de Palma 1 000 portraits de figures profanes » de la mĂȘme taille 63 x 42 cm, Ă  raison de 25 par semaine, payĂ©s 4 reales piĂšce. Miguel Falomir observe que les prix de vente sur les foires et dans les stands de rue sont nettement infĂ©rieurs Ă  ceux offerts pour des Ɠuvres commissionnĂ©es. Cela n’empĂȘche pas des peintres cĂ©lĂšbres de participer aux ventes, comme BartolomĂ© Carducho, peintre du roi et marchand de tableaux. 3 Felipe de Guevara, Comentarios de pintura [vers 1560], Madrid, 1788, p. 4-5. 4 Relations, Lettres et discours
, Paris, 1660, Lettre IX, p. 235-23. 29Dans un marchĂ© de l’art naissant, se pose la question de l’attribution du prix. Quand il suggĂšre Ă  Philippe II d’exposer sa collection, Felipe de Guevara avance que les peintures cachĂ©es et tenues hors de la vue sont privĂ©es de leur valeur, qui rĂ©side dans les yeux des autres et leur apprĂ©ciation par des connaisseurs3 ». Traditionnellement, le prix d’une peinture Ă©tait liĂ© Ă  des critĂšres matĂ©riels comme les matĂ©riaux employĂ©s, le nombre, la taille et le costume des personnages. Cependant, depuis la Renaissance, la valeur est de plus en plus attachĂ©e Ă  un savoir, devient affaire de connaisseur rĂ©putation de l’artiste, authenticitĂ©, originalitĂ© de la composition, deviennent des critĂšres importants quand il s’agit des maĂźtres italiens ou nordiques les plus recherchĂ©s. À quoi s’ajoute pour les peintures anciennes la vie sociale » du tableau provenance, possesseur antĂ©rieur, lieu d’accrochage prĂ©cĂ©dent. Entre 1640-1660, les prix des tableaux anciens augmentent considĂ©rablement sur le marchĂ© parisien ; certains s’en Ă©meuvent, considĂ©rant scandaleux l’argent dĂ©pensĂ© en objets de vanitĂ©, comme Samuel SorbiĂšre, protestant rĂ©cemment converti, qui publie une lettre De l’excessive curiositĂ© en belles peintures4 ». Un dĂ©but de spĂ©culation suscite des rĂ©serves morales. Le dĂ©veloppement du marchĂ© de l’art accompagne une Ă©volution des consciences par rapport Ă  l’argent mais permet aussi une Ă©volution du mĂ©tier d’artiste. 30Nicolas Poussin 1594-1665 est l’exemple exceptionnel d’un artiste libĂ©rĂ© de la commande et vivant du marchĂ© de l’art. À partir de 1630, Ă©loignĂ© des grandes commandes publiques, il ne produit plus que des tableaux de chevalet et peut choisir ses clients qui sont des acheteurs, non plus des commanditaires. Le prix de ses tableaux est multipliĂ© par dix au cours du siĂšcle. Il ne dĂ©pend pas d’une cour ou d’un protecteur, il n’a pas d’atelier, pas d’élĂšves. Au-delĂ  des Barberini et de leur rĂ©seau, les principaux acheteurs de Poussin sont français. Ils sont d’origine sociale variĂ©e on trouve parmi eux, le marĂ©chal de CrĂ©qui, le duc de Richelieu ou le roi lui-mĂȘme, qui rĂ©unit une trĂšs importante collection de Poussin ; des secrĂ©taires d’État, comme La VrilliĂšre ou LomĂ©nie de Brienne ; des titulaires d’offices importants comme Chantelou ; des financiers comme Neyret de la Ravoye ; mais aussi des personnages beaucoup plus obscurs, des nĂ©gociants comme Pointel ou Serisier. Il s’agit lĂ  d’une carriĂšre trĂšs particuliĂšre, permise par la naissance d’un vrai marchĂ© de l’art. Les arts, miroir de leur temps » ? La sociĂ©tĂ© est un théùtre, le théùtre, un reflet de la sociĂ©tĂ© ? 31On ne saurait trop souligner l’importance de la mĂ©taphore théùtrale et en gĂ©nĂ©rale de la vision dans les arts et la littĂ©rature du xviie siĂšcle. Avec la perspective linĂ©aire comme mode de reprĂ©sentation picturale depuis la Renaissance, Les images s’inscrivent dĂ©sormais Ă  l’intĂ©rieur d’un cube ouvert d’un cĂŽtĂ©. À l’intĂ©rieur de ce cube reprĂ©sentatif, sorte d’univers en rĂ©duction, rĂšgne les lois de la physique et de l’optique de notre monde » P. Francastel ; d’oĂč l’importance de la mĂ©taphore théùtrale All the world’s a stage », l' illusion comique » le théùtre est un monde en rĂ©duction, le monde n’est qu’un théùtre. Comment le théùtre du xviie reflĂšte-t-il alors la sociĂ©tĂ© ? 32Si l’on tourne le dos Ă  la scĂšne, le lieu théùtral donne, dans la disposition du public, une image particuliĂšre des hiĂ©rarchies. La structure du théùtre public est partout Ă  peu prĂšs la mĂȘme. Le corral madrilĂšne se partage entre le parterre avec ses places debout ou assises et les loges rĂ©servĂ©es aux personnages importants ; un lieu spĂ©cial est rĂ©servĂ© aux femmes du commun et aux ecclĂ©siastiques, ce qui est une particularitĂ© espagnole. Dans le théùtre Ă©lisabĂ©thain, on a, du moins coĂ»teux au plus cher, les places debout Ă  ciel ouvert, les places assises dans les galeries couvertes et enfin les loges. EntiĂšrement couvert, le théùtre de Bourgogne montre une rĂ©partition analogue, avec ses places au parterre Ă  5 sous et ses places en loges Ă  10 sous. 33Si, dans le cas des reprĂ©sentations privĂ©es chez de nobles particuliers les visites » en France, les particulares » en Espagne le public est socialement homogĂšne, il n’en va pas de mĂȘme du théùtre public. La composition des salles est assez semblable Ă  Londres et Ă  Paris. Le parterre, debout, est volontiers remuant, mĂȘme s’il ne faut pas s’exagĂ©rer le caractĂšre populaire de ces spectateurs. Alfred Harbage montre qu’il est constituĂ©, au théùtre du Globe, de boutiquiers, d’artisans et de journaliers. La variĂ©tĂ© de ton et de genres caractĂ©ristique du théùtre de Shakespeare, comme de la tragĂ©die espagnole, de la poĂ©sie savante Ă  la farce, est destinĂ©e Ă  rĂ©pondre Ă  cette diversitĂ© du public. On distingue les connaisseurs des ignorants du parterre, les mosqueteros » en Espagne, les groundlings » en Angleterre. On peut remarquer que la mĂȘme idĂ©e est souvent exprimĂ©e deux fois dans les piĂšces de Shakespeare, sous une forme Ă©laborĂ©e d’abord, plus simple ensuite. Dans la comedia, le gracioso » est chargĂ© de rĂ©pĂ©ter en clair ce qui risquait de paraĂźtre obscur. Cependant, au cours du siĂšcle, on remarque une diminution globale de la composante populaire du public. Les tĂ©moignages contemporains sur le chahut du parterre ne sont pas exempts de prĂ©jugĂ©s sociaux. En France, le public ne change pas radicalement, mais les poĂštes, leurs mĂ©cĂšnes et les amateurs prĂȘchent pour une Ă©puration du goĂ»t comme du public. Il ne faut pas oublier que la dĂ©fense des rĂšgles et, pour le dire d’un mot, du classicisme, est parallĂšle Ă  une exclusion des Ă©lĂ©ments populaires. Le classicisme, rappelle J. Truchet, suppose un consensus culturel, l’existence d’un public auquel il soit naturel et lĂ©gitime de vouloir plaire, les honnĂȘtes gens », la Cour » et la Ville ». L’unitĂ© du classicisme se fonde moins sur des prĂ©ceptes que sur un milieu ». L’exclusion du menu peuple se fait naturellement par l’augmentation du prix des places au cours du siĂšcle. En France comme en Angleterre, la base sociale du théùtre se rĂ©trĂ©cit. 34La nĂ©cessitĂ© de parler Ă  un trĂšs large public oĂč domine, de plus en plus, les catĂ©gories privilĂ©giĂ©es, implique de renvoyer Ă  une morale commune. N’oublions pas que plaire est une nĂ©cessitĂ© vitale pour le dramaturge du xviie siĂšcle. Souvent, on remarque un certain conservatisme dans la vision de la sociĂ©tĂ© vĂ©hiculĂ©e par le théùtre. Celui-ci enregistre certains changements, comme l’importance croissante du commerce et de l’argent, les transformations de la noblesse ou l’appĂ©tit des roturiers enrichis. Le gentilhomme dĂ©sargentĂ© contraint Ă  la mĂ©salliance, le roturier cherchant une promotion Ă  la cour, le bourgeois gentilhomme, sont quelques thĂšmes rĂ©currents de la comedia espagnole, dont l’influence est grande en France et en Angleterre ; mais en gĂ©nĂ©ral, quelque soit l’origine sociale de l’auteur, la morale de la piĂšce demeure attachĂ©e aux valeurs de la noblesse terrienne traditionnelle, dĂ©favorable aux fortunes issues du commerce et de la spĂ©culation. Par exemple, dans les piĂšces de Lope de Vega, le noble enrichi par le nĂ©goce est condamnĂ©, les marchands, petits ou grands, et les armateurs de SĂ©ville peu reprĂ©sentĂ©s ou peu mis en valeur. Le théùtre jacobĂ©en, face aux bouleversements sociaux, tĂ©moigne d’un attachement Ă  l’ordre ancien A. Bry. MoliĂšre montre de maniĂšre trĂšs nĂ©gative ces femmes qui sortent de leur condition, ces prĂ©cieuses qui se prĂ©valent d’un rĂŽle intellectuel dans ce qui deviendra les salons. Le monde comme théùtre est d’abord une mĂ©taphore de la vanitĂ© des biens de ce monde. Il s’agit moins de reprĂ©senter que de moraliser. CalderĂłn de la Barca l’exprime parfaitement dans Le Grand Théùtre du Monde 1645. On y voit le Monde remettre Ă  chaque acteur, du Roi au Mendiant, les insignes de son rang. Les personnages entrent sur scĂšne par le Berceau et en sortent par la Tombe. LĂ , ils doivent remettre leurs attributs et rendre compte de la façon dont ils ont tenu leur rĂŽle. Seuls le Mendiant et la Prudence ont Ă©chappĂ© Ă  l’orgueil et aux intrigues de la cour. Seuls, ils ont compris la leçon de la piĂšce, c’est-Ă -dire de la vie. Seuls, ils ne seront pas damnĂ©s. Quand le rideau tombe, ne demeurent en scĂšne que les quatre derniĂšres choses » la Mort, le Jugement, le Ciel et l’Enfer. 35Si le siĂšcle est fascinĂ© par les pouvoirs de l’illusion, la concorde entre l’ĂȘtre et le paraĂźtre est un souci constant. Les marques de luxe doivent correspondre Ă  un statut social rĂ©el. L’ouvrage de Pierre Le Muet, La ManiĂšre de bĂątir pour toutes sortes de personnes 1623, est un des plus importants de ces recueils, en vogue en France, qui proposent des modĂšles d’habitation selon le rang du propriĂ©taire. L’architecture doit reflĂ©ter la hiĂ©rarchie sociale. On peut dire que Fouquet, par exemple, n’a pas respectĂ© cette rĂšgle, Vaux outrepasse son rang. L’étude du portrait permet de mieux comprendre ce rapport ĂȘtre/paraĂźtre. Elle permet aussi de mieux comprendre sous quelles conditions les catĂ©gories sociales les moins privilĂ©giĂ©es ont droit Ă  ĂȘtre reprĂ©sentĂ©s. Qui a droit Ă  la reprĂ©sentation ? 36Le problĂšme de la dignitĂ© du sujet reprĂ©sentĂ© se pose particuliĂšrement dans le portrait. Ce dernier genre connaĂźt depuis le xvie siĂšcle un grand dĂ©veloppement. Il constitue Ă  la fin du siĂšcle 20 % des images des intĂ©rieurs de Delft, par exemple. Or, Edouard Pommier a relevĂ©, dans la deuxiĂšme moitiĂ© du xvie siĂšcle, un mouvement de remise en cause de ce genre, notamment d’un point de vue social. Alors qu’il cesse d’ĂȘtre rĂ©servĂ© Ă  la reprĂ©sentation des saints et des princes, le portrait suscite la question de la lĂ©gitimitĂ© de la reprĂ©sentation d’un individu. 5 CitĂ© par Pommier Édouard, ThĂ©ories du portrait, Paris, 1998, p. 128. 37Dans une lettre Ă  Leone Leoni, sculpteur et mĂ©dailleur, l’ArĂ©tin le met en garde ainsi Faites donc les portraits de personnages de ce genre [l’érudit Francesco Molza, mort depuis peu], mais ne faites pas les portraits de ceux qui Ă  peine se connaissent eux-mĂȘmes et que personne ne connaĂźt. Le ciseau ne doit pas tracer les traits d’une tĂȘte, avant que la renommĂ©e ne l’ait fait. Il ne faut pas croire que les lois des Anciens aient permis qu’on fasse des mĂ©dailles de personnes qui n’étaient pas dignes. C’est ta honte, ĂŽ siĂšcle, de tolĂ©rer que des tailleurs et des bouchers apparaissent vivants en peinture5. » Cette idĂ©e d’une vulgarisation du portrait se retrouve dans nombre d’écrits du xvie siĂšcle. On ne devrait reprĂ©senter que les exempla virtutis, ou les grands de ce monde, parce que seuls ils ont droit Ă  la mĂ©moire publique. 6 de Piles R., Cours de peinture par principes, Paris, Ă©d. J. Thuillier, 1989, p. 132. 7 Sorel Charles, La Description de l’üle de Portraiture et de la ville des portraits, Paris, 1659, p ... 38De la dignitĂ© du sujet dĂ©pend son traitement, qui oscille entre l’imitare, qui a le sens de donner l’image de quelque chose, avec une certaine libertĂ© et le ritrarre donner une copie littĂ©rale de quelque chose. Pour le thĂ©oricien Roger de Piles, la stricte fidĂ©litĂ© aux traits du modĂšle n’est requise que pour les grands de ce monde Pour les hĂ©ros et pour ceux qui tiennent quelque rang dans le monde, ou qui se font distinguer par leurs dignitĂ©s, par leurs vertus ou par leurs grandes qualitĂ©s, on ne saurait apporter trop d’exactitude dans l’imitation de leur visage, soit que les parties s’y rencontrent belles, ou bien qu’elles y soient dĂ©fectueuses » car ces sortes de portraits sont des marques authentiques qui doivent ĂȘtre consacrĂ©es Ă  la postĂ©ritĂ©, et dans cette vue tout est prĂ©cieux dans les portraits, si tout y est fidĂšle6. » Cette nĂ©cessitĂ© de rendre fidĂšlement le modĂšle vertueux, l’ĂȘtre de haut rang s’explique par les spĂ©culations physiognomoniques, trĂšs en vogue au xviie siĂšcle. En fait, la pratique conduit souvent Ă  l’inverse il faut donner au personnage les traits convenant Ă  sa fonction et Ă  sa dignitĂ©. Il faut que le paraĂźtre corresponde Ă  l’ĂȘtre social, il faut donner Ă  chaque personnage l’attitude, les vĂȘtements, les attributs de sa “qualitĂ©â€, c’est-Ă -dire sa position dans la sociĂ©tĂ© » E. Pommier. DĂ©jĂ  LĂ©onard de Vinci prĂ©conisait que le roi soit barbu, plein de gravitĂ© dans l’air et les vĂȘtements [
]. Les gens de basse condition doivent ĂȘtre mal parĂ©s, en dĂ©sordre et mĂ©prisables [
] avec des gestes vulgaires et tapageurs ». Dans sa Description de l’üle de portraiture 1659 Charles Sorel se moque lui aussi du succĂšs du portrait, de ces modĂšles qui veulent apparaĂźtre dans des vĂȘtements trĂšs magnifiques, et la plupart ne se souci[ant] point s’ils Ă©taient conformes Ă  leur naturel et Ă  leur condition7 ». Analysant le Portrait d’Omer II Talon Washington, National Gallery peint en 1649 par Philippe de Champaigne, Lorenzo Pericolo remarque qu’en tant qu' avocat gĂ©nĂ©ral au parlement de Paris, le modĂšle usurpe » en quelque sorte une posture et un dĂ©cor typique d’un roi ou d’un aristocrate ». 8 Pour reprendre le titre de l’ouvrage de G. Sadoul, Jacques Callot miroir de son temps, Paris, 19 ... 39E. Pommier montre au long de son livre combien il est difficile d’apprĂ©cier le rĂ©alisme » d’un portrait. L’art, comme le langage, est d’abord un systĂšme de signes qui demandent interprĂ©tation. Il faut donc se mĂ©fier de la tentation de voir dans les romans, les gravures ou les peintures un miroir de leur temps8 ». Ils correspondent aux attentes de la clientĂšle. Le cas des portraits de paysans des Le Nain est intĂ©ressant parce que nous voyons des paysans reprĂ©sentĂ©s avec une grande fidĂ©litĂ© apparente des traits, et en mĂȘme temps une grande dignitĂ©. Dans la peinture hollandaise, on trouve souvent des intĂ©rieurs paysans, comme celui peint par Adriaen Van Ostade vers 1635 Munich, Bayerische StaatsgemĂ€ldesammlungen. On y voit des hommes et des femmes boire et fumer. Mais les physionomies sont viles, bouffonnes, tout Ă  fait conformes aux prĂ©ceptes de LĂ©onard. Les acheteurs d’une telle toile ne sont Ă©videmment pas du mĂȘme milieu et peuvent ainsi apprĂ©cier la distance qui les sĂ©pare de ces comportements. Une mise en garde contre les dĂ©bordements des sens n’est pas absente. En effet, dans un milieu modeste, les passions sont censĂ©es s’exprimer plus librement, en tout cas leur reprĂ©sentation ne requiert pas les mĂȘmes contraintes. Adriaen Brouwer, par exemple, illustre les Ă©motions humaines Ă  travers ses portraits populaires. 9 Antoine 1588 ?-1648, Louis 1593 ?-1648 et Mathieu 1607-1677. Ils ont un atelier commun et si ... 10 Champfleury, Essai sur la vie et l’Ɠuvre des Le Nain, Paris, 1850, p. 38. 40A priori rien de tel dans le Repas de paysans 1642, Paris, Louvre ou la Famille de paysans v. 1645-1648, Paris, Louvre des frĂšres Le Nain9. C’est le rĂ©alisme » de la scĂšne qui frappe. Pour Champfleury, qui est Ă  l’origine de la redĂ©couverte de ces peintres, ce sont des historiens » qui apprennent plus sur les mƓurs de leur temps [
] que bien des gros livres10 ». Une critique marxiste s’est emparĂ© de ces peintres populaires », mais il a vite Ă©tĂ© montrĂ© que les trois frĂšres ont fait partie des membres fondateurs de l’AcadĂ©mie et que Mathieu, qui a vĂ©cu plus longtemps, a pu faire une assez belle fortune et a cherchĂ©, aprĂšs l’achat d’une terre prĂšs de Laon, Ă  se faire appeler seigneur de la Jumelle. Fait exceptionnel pour un peintre, il a Ă©tĂ© fait chevalier du Saint-Michel pour ses services dans la milice de Paris, mais il n’a pu faire preuve de sa noblesse. Pourtant, il a Ă©tĂ© vite remarquĂ© que les paysans reprĂ©sentĂ©s Ă©taient bien habillĂ©s, possĂ©daient des verres, etc. Beaucoup d’historiens ont continuĂ© Ă  vouloir y voir des documents transparents, des fenĂȘtres ouvertes sur le monde paysan des environs de Laon au xviie siĂšcle. Ansi, Neil McGregor voit dans les paysans des Le Nain l’illustration d’un dĂ©veloppement historique ». Pour lui, les acheteurs de ces tableaux sont des membres de la bourgeoisie qui achĂštent alors des terres autour de leurs villes natales et les mettent en valeur eux-mĂȘmes ou les confie Ă  un fermier. Ils auraient plaisir Ă  avoir des portraits de leurs paysans, envers lesquels ils seraient animĂ©s d’une bienveillance patriarcale. La dignitĂ© des attitudes et la noblesse des traits des personnages nous Ă©loignent du dĂ©dain et du rire de Van Ostade. Toutefois, il est difficile de croire Ă  un tĂ©moignage naturaliste sur la condition paysanne. Pierre Goubert et JoĂ«l Cornette, aprĂšs d’autres, ont remarquĂ© les Ă©chos eucharistiques du Repas de paysans, qui reprĂ©sente sans doute une visite de charitĂ©, telles qu’elles Ă©taient organisĂ©es vers 1640 par des institutions comme la compagnie du Saint-Sacrement. On peut alors songer Ă  certains bodegones de VĂ©lasquez, mĂȘme s’ils ne procĂšdent pas de la mĂȘme filiation picturale. Ce genre nĂ© Ă  SĂ©ville et Ă  TolĂšde, qui mĂȘle la nature morte et la scĂšne de genre est un des rares genres profanes de la peinture espagnole. On y voit des gens du peuple se livrer Ă  des activitĂ©s trĂšs quotidiennes notamment autour de la prĂ©paration et de la consommation du repas. Pourtant, il n’est pas si profane que cela. La mĂ©ditation religieuse est quelquefois explicite comme dans Le Christ chez Marthe et Marie 1618, Londres, National Gallery, oĂč l’on voit une jeune femme cuisiner, tandis qu’une vieille femme semble lui montrer une image au statut assez compliquĂ© est-ce une scĂšne vue Ă  travers une fenĂȘtre, est-ce un tableau ? reprĂ©sentant la scĂšne Ă©vangĂ©lique qui donne son nom au tableau. L’interprĂ©tation complĂšte est difficile, mais il s’agit sans doute d’une mĂ©ditation sur la vie active et la vie contemplative, Ă  laquelle se joint peut-ĂȘtre la remarque de ThĂ©rĂšse d’Avila, selon laquelle le chemin du Christ passe par les ustensiles de cuisine
 Le portrait d’hommes et de femmes humbles convient particuliĂšrement aux vertus Ă©vangĂ©liques de pauvretĂ© et de simplicitĂ©. 41Cela n’enlĂšve rien au caractĂšre trĂšs convaincant de la reprĂ©sentation, mais le peintre, qui construit savamment ces scĂšnes dans son atelier, ne cherche pas Ă  faire un reportage sur une famille paysanne. Il cherche certainement la vraisemblance, mais ce respect du rĂ©el est empreint d’une religiositĂ© profonde, et conditionnĂ© par la plus ou moins subtile mĂ©ditation qu’il veut offrir Ă  l’amateur. Les stĂ©rĂ©otypes sociaux dans la littĂ©rature espagnole du SiĂšcle d’or 11 FernĂĄndez Alvarez M., La Sociedad española en el Siglo de Oro, Madrid, 1983. 42La littĂ©rature du SiĂšcle d’or espagnol reflĂšte, souvent avec des caractĂšres sombres, toute une sĂ©rie de stĂ©rĂ©otypes sociaux. L’échantillon le plus complet d’un monde oĂč pullulent les dĂ©shĂ©ritĂ©s mendiants et pauvres honteux, soldats en guenilles, Ă©tudiants dissolus, hidalgos de haute lignĂ©e Ă  la maigre fortune, prostituĂ©es
 et dans lequel se distingue la figure du picaro, personnage qui donna lieu Ă  l’un des genres littĂ©raires les plus en vogue dans l’Espagne du xviie siĂšcle11. L’intention satirique des auteurs de ce genre les conduisit Ă  confronter la vie du picaro Ă  celle des puissants maĂźtres qu’ils servaient seigneurs et ecclĂ©siastiques de toutes conditions principalement dont les dĂ©fauts et l’hypocrisie sont mis en relief par ces antihĂ©ros. Le picaro devient ainsi le personnage antagonique du chevalier vertueux et honorable que le roman de chevalerie avait consacrĂ©. Personnage de basse extraction sociale, abandonnĂ© par la fortune, et qui survit dans le monde de la pĂšgre grĂące Ă  son habiletĂ© dans la tromperie et l’escroquerie. Etranger Ă  tout code de conduite honorable, il atteint ses objectifs grĂące Ă  sa ruse mais sans recourir Ă  la violence. Il aspire par-dessus tout Ă  amĂ©liorer sa condition sociale, bien qu’il Ă©choue constamment dans ses tentatives, reflĂ©tant ainsi l’impermĂ©abilitĂ© sociale qui caractĂ©risa l’Espagne du moment. 12 Maravall J. A., La literatura picaresca desde la historia social, Madrid, 1986. 43Bien que la figure du picaro soit dĂ©jĂ  prĂ©sente avec la plupart des traits qui le dĂ©finissent dans le Lazarillo de Tormes 1554, son plus haut niveau littĂ©raire est obtenu par Mateo AlemĂĄn avec son GuzmĂĄn de Alfarache 1599. Au xviie siĂšcle, QuĂ©vĂ©do consacre cette figure satirique dans sa Vida del BuscĂłn llamado don Pablos 1603 ?, et il existe toute une plĂ©iade de romans durant la premiĂšre moitiĂ© du xviie siĂšcle avec une perspective burlesque de mĂȘme nature, dans lesquels on voit dĂ©filer des personnages, masculins et fĂ©minins, qui rĂ©pondent Ă  ces caractĂ©ristiques, comme El GuitĂłn Onofre Gregorio GonzĂĄlez, 1604, La pĂ­cara Justina Francisco LĂłpez de Ubeda, 1605, La Ingeniosa Elena, fille supposĂ©e de La CĂ©lestine Alonso JerĂłnimo de Salas Barbadillo, 1612 et 1614, le Lazarillo del Manzanares Juan CortĂ©s de Tolosa, 1620, Gregorio Guadaña Antonio EnrĂ­quez GĂłmez, 1644 ou Estebanillo GonzĂĄlez Gabriel de Vega, 1646. Quelques autres personnages de romans qui ne cadrent pas complĂštement avec ce genre littĂ©raire partagent Ă©galement nombre de ses caractĂ©ristiques, comme en tĂ©moignent Rinconete y Cortadillo de CervantĂšs 1613, ou El Diablo Cojuelo de LuĂ­s VĂ©lez de Guevara 1641. Si le picaro est un personnage qui s’épanouit principalement en milieu urbain, le chevalier le fait en milieu rural ; c’est ainsi que le reprĂ©sente Alonso JerĂłnimo Salas Barbadillo dans son Caballero perfecto 1620 et dans son antithĂšse El Caballero puntual 161612. 13 Maravall J. A., Teatro y literatura en la Sociedad Barroca, Barcelona, 1990. 44Face au caractĂšre satirique et critique du roman picaresque, le théùtre, d’aprĂšs Maravall, tenta de maintenir en vigueur un systĂšme de pouvoir préétabli et, par consĂ©quent, la stratification et la hiĂ©rarchie des groupes sociaux13. À travers le théùtre de Lope de Vega, CalderĂłn de la Barca, ou de Tirso de Molina, les espagnols assumĂšrent un systĂšme de conventions » qui soutenait un ordre social dans lequel les autoritĂ©s politique et religieuse Roi et Inquisition garantissaient sa validitĂ©. Ainsi, dans une Ă©poque de crise, comme celle que connut l’Espagne au cours du xviie siĂšcle, le théùtre fut l’un des piliers sur lesquels reposa la campagne de renforcement de la sociĂ©tĂ© seigneuriale. Les conflits sociaux seront la thĂ©matique fondamentale des piĂšces de théùtre, le dĂ©sir d’ascension sociale Ă©tant prĂ©sentĂ© de façon rĂ©currente, bien que les personnages vertueux coĂŻncident toujours avec ceux qui acceptent de bonne grĂące leur statut. Le théùtre privilĂ©gia une sĂ©rie de valeurs traditionnelles comme l’honneur, la puretĂ© de sang, la foi, la richesse – spĂ©cialement celle du laboureur – l’amour pur
 en faisant ressortir Ă©galement la diffĂ©renciation bipolaire de la sociĂ©tĂ© entre riches et pauvres, nobles et vilains, seigneurs et serviteurs, oisifs et travailleurs, et parvenant Ă  identifier richesse avec noblesse. L’arbitrisme 14 NDT Le substantif arbitrismo » n’est pas inclus dans le Diccionario de la Real Academia. Seuls ... 15 Vilar J., Literatura y EconomĂ­a. La figura satĂ­rica del arbitrista en el Siglo de Oro, Madrid, 197 ... 45En Espagne, la sociĂ©tĂ© fut Ă©galement l’objet d’une rĂ©flexion par un courant de pensĂ©e que l’on nomme l’arbitrismo » l’arbitrisme14. Est considĂ©rĂ© arbitrista » l’individu qui propose des plans et des projets arbitrios, insensĂ©s ou rĂ©alisables, pour soulager les Finances Publiques ou remĂ©dier Ă  des maux politiques. Le caractĂšre majoritairement pĂ©joratif du terme est issu de son origine littĂ©raire, car c’est dans ce sens que CervantĂšs l’utilise pour la premiĂšre fois dans son Coloquio de los perros 1613. QuĂ©vĂ©do s’exprima Ă©galement avec une fĂ©rocitĂ© particuliĂšre dans son ouvrage La hora de todos o la fortuna con seso 163515. 16 NDT terme employĂ© ici pour dĂ©clin ou dĂ©cadence. 17 GarcĂ­a CĂĄrcel R., Las culturas del Siglo de Oro, Madrid, 1998. 46Dans l’historiographie actuelle, on entend par arbitrismo » ce courant de pensĂ©e politique et Ă©conomique qui, Ă©mergeant au temps de Philippe II, trouve son groupe le plus fourni de reprĂ©sentants dans la Castille des deux premiers tiers du xviie siĂšcle. La majeure partie de ces Ă©rudits se virent encouragĂ©s Ă  adresser leurs arbitrios » solutions aux principales autoritĂ©s, y compris au Roi, par leur profonde conviction de la dĂ©cadence du Royaume, dont la cause, selon eux, rĂ©sidait dans un ou plusieurs problĂšmes sociaux, Ă©conomiques et financiers qui caractĂ©risĂšrent l’Espagne du SiĂšcle d’or. Parmi ceux-ci on distingue l’augmentation des prix fruit de l’abondance d’or et d’argent en provenance d’AmĂ©rique, la diminution corrĂ©lative de la compĂ©titivitĂ© des produits espagnols et l’introduction correspondante de marchandises Ă©trangĂšres qui provoquaient la ruine de l’industrie nationale, la dĂ©cadence du commerce et l’abandon de l’agriculture et de l’élevage. Les arbitristas » dĂ©noncĂšrent Ă©galement l’appauvrissement progressif de l’État, dont la dĂ©pense publique croissante dĂ©coulant de l’entretien d’une armĂ©e plĂ©thorique, dispersĂ©e sur un vaste territoire Ă©tait compensĂ©e par l’augmentation des impĂŽts, gangrĂšne financiĂšre dont le reflet n’est autre que la ruine de la nation et le dĂ©peuplement. Tout cela, d’aprĂšs de nombreux arbitristas », provoquait l’abandon des activitĂ©s de production et d’investissement de la part des Espagnols, tandis que les Ă©trangers devenaient les maĂźtres des ressorts Ă©conomiques du pays. De la mĂȘme façon, ils imputaient Ă  l’excessive circulation monĂ©taire le goĂ»t du luxe et de l’oisivetĂ© dans les classes possĂ©dantes, et la nĂ©gligence qui s’ensuivait pour les activitĂ©s productives. La consĂ©quence de tout cela fut la declinaciĂłn16 » de la Nation, terme qui rĂ©sumait parfaitement leur impression de vivre un moment de crise Ă©conomique et sociale17. 47Bien que les termes arbitrio » et arbitrista » aient Ă©tĂ© employĂ©s dans la littĂ©rature du SiĂšcle d’or dans un sens clairement pĂ©joratif, les avis de ces individus Ă©tant jugĂ©s insensĂ©s, il est certain que parmi ceux qui Ă©mirent leur opinion, il y eut de nombreux personnages lucides, intelligents et des professionnels de toutes sortes d’activitĂ©s, qui surent observer avec acuitĂ© les problĂšmes Ă©conomiques et sociaux de l’Espagne d’alors et prĂ©voir des solutions. Parmi les plus importantes figures de cette Ă©cole de pensĂ©e il y eut le comptable du TrĂ©sor Luis Ortiz, auteur du Memorial al Rey para que no salgan dineros de España 1558 ; l’avocat de la Chancellerie Royale de Valladolid, MartĂ­n GonzĂĄlez de Cellorigo, continuateur de ce que l’on appela l’Ecole de Salamanque » et auteur du Memorial de la polĂ­tica necesaria y Ăștil restauraciĂłn a la repĂșblica de España 1600 ; le mĂ©decin CristĂłbal PĂ©rez de Herrera, rĂ©dacteur d’un mĂ©moire dans lequel Ă©taient abordĂ©es
 de nombreuses choses touchant au bien, Ă  la propriĂ©tĂ©, Ă  la richesse, Ă  la futilitĂ© de ce royaume et au rĂ©tablissement des gens » 1610 ; le professeur en Écritures SacrĂ©es, Sancho de Moncada, dont les Discursos 1619 seraient rééditĂ©s en 1746 sous le titre RestauraciĂłn polĂ­tica de España ; le chanoine et consultant du Saint-Office, Pedro FernĂĄndez de Navarrete, qui Ă©crivit le livre intitulĂ© ConservaciĂłn de MonarquĂ­as 1626 ; Miguel Caxa de Leruela, du Conseil de Castille et Visiteur GĂ©nĂ©ral du Royaume de Naples, dont l’Ɠuvre la plus connue s’intitulait RestauraciĂłn de la abundancia de España 1631 ; ou le procurateur des galĂ©riens Francisco MartĂ­nez de Mata, auteur de cĂ©lĂšbres Memoriales et Discursos 1650-1660.
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Texte de Mathieu Saujot, chercheur Ă  l’IDDRI, Sarah Thiriot, sociologue Ă  l’AdemeEn 2020, Bon Pote prĂ©sentait les 12 excuses de l’inaction climatique et les maniĂšres d’y rĂ©pondre, sur la base d’un article scientifique qui a depuis touchĂ© une forte audience. Dans ce travail, 12 discours de dĂ©lai, qui acceptent la rĂ©alitĂ© du changement climatique mais justifient l’inaction ou des actions inadĂ©quates », Ă©taient identifiĂ©s et analysĂ©s. Parmi les diffĂ©rents types d’actions Ă  mener pour faire face au changement climatique, la question des modes de vie plus durables nous semble ĂȘtre particuliĂšrement sujette Ă  ce type de discours. Les rĂ©actions au concept de sobriĂ©tĂ© en sont un bon exemple. Celui-ci apparaĂźt souvent comme un tabou qui peut ĂȘtre soit Ă©cartĂ© soit diluĂ© en jouant sur la confusion avec l’efficacitĂ© ou encore neutralisĂ© en renvoyant vers la dĂ©croissance. On se trouve donc dans une situation oĂč de plus en plus de dĂ©clarations politiques reconnaissent la nĂ©cessitĂ© de faire Ă©voluer nos modes de vie, mais oĂč des obstacles se prĂ©sentent dĂšs que l’on aborde concrĂštement les changements Ă  mettre en Ɠuvre. Prendre en compte ces prĂ©occupations et savoir y rĂ©pondre Faire ce travail d’identification des arguments de rĂ©sistance au changement et des rĂ©ponses possibles Ă  apporter n’est pas seulement un enjeu de communication politique il rĂ©vĂšle des Ă©lĂ©ments sur ce que reprĂ©sente changer les modes de vie et ce qu’il faut mettre en Ɠuvre collectivement pour que cela devienne possible, acceptable, auteurs de l’article sur les 12 discours d’inaction climatique soulignent que ces derniers s’appuient sur les prĂ©occupations et les craintes lĂ©gitimes 
 Nous soutenons qu’ils deviennent des arguments dilatoires lorsqu’ils dĂ©forment plutĂŽt que de clarifier, soulĂšvent l’adversitĂ© plutĂŽt que le consensus ou laissent entendre que prendre des mesures est un dĂ©fi impossible. ».Nous cherchons donc Ă  rĂ©pondre Ă  ces arguments afin de progresser dans notre capacitĂ© Ă  rendre possibles ces changements de modes de vie. Pour cela il nous paraĂźt essentiel d’éclairer et orienter le dĂ©bat avec les acquis et connaissances des sciences humaines et sociales. 1. Ces changements ne sont pas acceptablesCet argument dĂ©crĂ©dibilise une action climatique qui passerait par des changements de modes de vie en considĂ©rant qu’ils ne seraient pas acceptables par la population. On pense gĂ©nĂ©ralement ici Ă  changer sa mobilitĂ©, son chauffage, ses pratiques de consommation et alimentaire, sa maniĂšre de faire du tourisme, d’utiliser le numĂ©rique
 – RĂ©ponses possibles –Inverser la charge de la preuve Cet argument comme d’autres fonctionne car il Ă©vacue la situation actuelle et reporte totalement la charge de la preuve sur le projet de transition. Dire que ces changements ne sont pas acceptables fait passer implicitement l’idĂ©e que nos modes de vie actuels ne posent pas de question, et que seule la transition pose problĂšme. Or c’est bien Ă©videmment faux. Nos modes de vie sont dĂ©jĂ  associĂ©s Ă  des choses qui, lorsqu’elles sont identifiĂ©es et dĂ©noncĂ©es notamment par des ONG, suscitent des dĂ©bats dans la sociĂ©tĂ©. Pensons par exemple Ă  l’impact de ce que rĂ©vĂšlent des associations comme L214 sur ce qu’impliquent concrĂštement pour le bien-ĂȘtre des animaux nos pratiques alimentaires actuelles, reposant sur la large disponibilitĂ© de produits animaux peu coĂ»teux. Pensons Ă©galement aux manquements de l’industrie textile en termes de droit social, par exemple avec l’effondrement d’une usine en 2013 Ă  Dacca, causant plus de 1000 morts parmi les ouvriers et ouvriĂšres. Cet Ă©vĂ©nement a Ă©tĂ© associĂ© Ă  la pression qu’exerce sur la main d’Ɠuvre le besoin de produire Ă  faible coĂ»t dans une logique de fast fashion, ce qui renvoie in fine Ă  nos pratiques vestimentaires. Et au quotidien, nos maniĂšres de nous dĂ©placer, fortement dĂ©pendantes de la voiture thermique, impliquent un haut niveau de pollution de l’air dans les mĂ©tropoles, au dĂ©triment de la santĂ© de leurs dĂ©plorer les impacts nĂ©gatifs de nos modes de vie actuels n’équivaut pas Ă  rendre acceptable tout changement futur. Mais cela doit permettre d’ouvrir la discussion sur une base Ă©quitable nos modes de vie actuels ont leurs qualitĂ©s comme leurs dĂ©fauts, ils posent Ă©galement des enjeux moraux et Ă©thiques qu’il convient de mettre Ă  jour. Cet examen rééquilibrĂ© incite Ă  penser le changement. Les dĂ©bats qu’il peut susciter au sein de la sociĂ©tĂ© sont certainement une voie de progrĂšs. Nos prĂ©fĂ©rences sont mallĂ©ables Qu’est ce qui est inacceptable ? Le rĂ©sultat ou les moyens ? Nous faisons souvent face Ă  cette question est-ce que la sobriĂ©tĂ© est acceptable ? Comme si on pouvait rĂ©pondre de but en blanc face Ă  un concept qui n’a rien d’évident. Prenons un exemple si par un bon matin pluvieux, tout d’un coup, vous tendez un vĂ©lo Ă  votre voisin automobiliste invĂ©tĂ©rĂ© pour rĂ©aliser les 5 kilomĂštres qui le sĂ©parent de son travail, il y a effectivement de fortes chances qu’il trouve cela inacceptable. Si ce mĂȘme moment arrive aprĂšs 6 mois oĂč se sont succĂ©dĂ©s l’inauguration d’une nouvelle voie verte dans son village pĂ©riurbain, le test d’un vĂ©lo Ă©lectrique Ă  son travail, un rendez-vous avec son mĂ©decin l’alertant sur sa trop grande sĂ©dentaritĂ©, une discussion avec ses enfants qui utilisent leur vĂ©lo sur leur lieu d’étude
 et l’achat d’un bon impermĂ©able ! ; alors la rĂ©ponse sera certainement cette variation ? Tout simplement car nos prĂ©fĂ©rences, nos reprĂ©sentations de ce qui est possible, positif, dĂ©sirable sont mallĂ©ables, comme cela a Ă©tĂ© rappelĂ© dans le rĂ©cent rapport du GIEC[1]. Ces Ă©volutions peuvent ĂȘtre stimulĂ©es par un ensemble de leviers dans les mains des dĂ©cideurs politiques, des dĂ©cideurs privĂ©s et des citoyens. Pour le vĂ©lo par exemple, le schĂ©ma ci-dessous et le dossier complet sur Bon Pote permettent d’identifier l’ensemble de ces travail menĂ© par l’Ademe autour de la prospective “Transitions2050” pour mettre en discussion ces choix de sociĂ©tĂ© auprĂšs d’une trentaine de Français et Françaises est Ă©galement riche d’enseignements. D’abord, il montre que l’on ne peut poser cette question de l’acceptabilitĂ© sans rendre concrets et prĂ©hensibles plusieurs futurs possibles. Il montre Ă©galement que les scĂ©narios activant davantage la sobriĂ©tĂ© ne sont pas moins acceptables que les scĂ©narios qui parient sur d’importants dĂ©ploiements technologiques pour prĂ©server nos modes de consommation changer nos modes de vie, de consommation, de dĂ©placement n’est pas sans poser de question, mais les faire perdurer au prix de technologies lourdes soulĂšve Ă©galement tout un ensemble d’incertitudes aux yeux des citoyens. Cela rejoint l’idĂ©e d’aller au-delĂ  du terme d’acceptabilitĂ© pour mieux comprendre ce qui se joue derriĂšre ce terme la dĂ©sirabilitĂ© des scĂ©narios, leur faisabilitĂ© et enfin les conditions de rĂ©alisation nĂ©cessaires Ă  leur mise en Ces changements sont socialement injustes Cet argument s’inscrit dans la logique des critiques contre une Ă©cologie dite “punitive”. Elle s’appuie sur une forme de simplification la transition se ferait par principe au dĂ©triment des plus vulnĂ©rables, et notamment quand on cherche Ă  rĂ©orienter les comportements et les modes de vie. L’exemple de la taxe carbone, rĂ©el voir ces travaux qui montrent l’impact inĂ©galitaire et notre article sur la question, permet alors de disqualifier l’ensemble du projet de transition. – RĂ©ponses possibles –Des inĂ©galitĂ©s bien rĂ©elles
 mais le plus souvent indĂ©pendantes de la transition Encore une fois, cet argument a tendance implicitement Ă  rejeter sur les porteurs de la transition les inĂ©galitĂ©s et problĂšmes sociaux actuels. La crise des Gilets jaunes, qui a notamment mis en exergue la dĂ©pendance Ă  la voiture et la vulnĂ©rabilitĂ© aux prix du carburant problĂšme identifiĂ© par la recherche dĂšs les annĂ©es 2000-2010, avant que la taxe carbone ne soit mise en place, le mal-logement et la lutte contre les passoires Ă©nergĂ©tiques voir le collectif RĂ©novons, et l’alimentation avec les enjeux de prĂ©caritĂ© et d’insĂ©curitĂ© alimentaire qui touchent des millions de voir le rĂ©cent rapport de 7 sur la question montrent que nos sociĂ©tĂ©s sont dĂ©jĂ  tiraillĂ©es par des inĂ©galitĂ©s et des souffrances sociales. Le premier vecteur d’inĂ©galitĂ©s n’est pas la transition, mais bien les politiques actuelles et ce que les politiques passĂ©es ont créé. Dans ce contexte, s’il est important de s’interroger sur les potentiels impacts nĂ©gatifs de la transition, celle-ci peut aussi ĂȘtre vue comme une source de solutions. De fait, , les travaux de recherche sur les modes de vie durables et les propositions associĂ©es adoptent de plus en plus une approche mettant au cƓur de leur rĂ©flexion les enjeux de justice sociale, d’équitĂ© et d’égalitĂ©. Ils partent du principe qu’il faut s’assurer des besoins de base pour tous avec les concepts de social floor », de basic needs », de social threshold », qui dessineraient un cadre vecteur de progrĂšs pour les plus modestes. Ces travaux pointent Ă©galement que les efforts les plus importants seront certainement du cĂŽtĂ© de ceux qui aujourd’hui ont les revenus les plus Ă©levĂ©s et de facto consomment plus et Ă©mettent plus. Le cas de l’avion est emblĂ©matique car une minoritĂ© de la population reprĂ©sente la majoritĂ© des vols, ce qui fait qu’une mesure comme une taxe qui croĂźt avec la frĂ©quence de vol impacterait avant tout les plus aisĂ©s. Pour un bon rĂ©sumĂ© de ce que dit la recherche sur la question de l’équitĂ© dans la transition des modes de vie, voir cet nouveaux cadres d’actions publiques Ă  construire Penser la transition de maniĂšre Ă  ce qu’elle n’impacte pas les plus vulnĂ©rables et qu’elle soit au contraire un progrĂšs social est Ă©videmment essentiel et peut aussi ĂȘtre explorĂ© au niveau sectoriel. Concernant l’agriculture et l’alimentation, il faut Ă  la fois penser les Ă©volutions des filiĂšres, le revenu des agriculteurs et les mĂ©nages les plus contraints, ce qui implique d’anticiper les politiques publiques nĂ©cessaires. Sur cet exemple, des solutions existent et peuvent ĂȘtre mises en place. Ce n’est donc pas un dĂ©fi philosophies d’action pour assurer l’accessibilitĂ© Ă©conomique d’une alimentation saine et durable. Blog IDDRIAu-delĂ  des idĂ©es reçuesIl est Ă©galement crucial d’aller au-delĂ  des idĂ©es reçues entourant ces questions d’inĂ©galitĂ©s. Par exemple, contrairement Ă  une vision oĂč l’alimentation durable serait l’apanage de publics aisĂ©s et diplĂŽmĂ©s, on observe que les publics modestes expriment un intĂ©rĂȘt pour une alimentation saine, de qualitĂ© et durable et ne sont pas absents des tendances de consommation, comme celle du bio. L’enjeu crucial se situe donc davantage dans le besoin d’inclusion et de cohĂ©sion dans la façon de concevoir, prĂ©senter et mener le projet de transition, ce qui peut prendre des formes trĂšs concrĂštes notamment au niveau local voir par exemple le projet Territoires Ă  vivres » . Enfin, encore une fois, il faut faire attention au deux poids, deux mesures » personne, par exemple, ne s’est alarmĂ© du potentiel surcoĂ»t impliquĂ© pour les mĂ©nages modestes par le dĂ©veloppement rapide de la 5G, alors que la tĂ©lĂ©phonie mobile est aujourd’hui un prĂ©requis pour ĂȘtre inclus dans la vie sociale, Ă©conomique, professionnelle pour tout un chacun, y compris pour les plus contraints financiĂšrement. C’est parce que nous sommes habituĂ©s Ă  cette course Ă  l’innovation, parce que les changements de nos modes de vie liĂ©s au numĂ©rique ont Ă©tĂ© incitĂ©s et dĂ©ployĂ©s par une multitude d’actions des acteurs publics et privĂ©s voir La numĂ©risation du monde, F. Flipo, 2021 que cette dynamique du numĂ©rique ne pose pas de problĂšmes d’inĂ©galitĂ©s sont cruciaux et de nombreux travaux cherchent Ă  les rĂ©soudre dans le cadre de la transition, cette question ne peut se rĂ©sumer Ă  l’idĂ©e d’une â€œĂ©cologie punitive”, clivage que les français sont prĂȘts Ă  Cela menace nos libertĂ©sLes mesures Ă©cologistes vont restreindre nos capacitĂ©s Ă  consommer, Ă  nous dĂ©placer. Ce sont des intrusions inacceptables dans notre vie privĂ©e. On retrouve ici les termes de Khmer verts, de dictature Ă©cologique
– RĂ©ponses possibles –Libres
 dans un cadre trĂšs contraintCommençons par un paradoxe tout le monde est libre mais tout le monde fait la mĂȘme chose ! ». Dit autrement, nos vies sont largement rĂ©gies par des cadres qui organisent et structurent fortement nos vies infrastructures, offres de produits et de services, organisation du temps, normes sociales et imaginaires, rĂ©glementations
 C’est d’ailleurs ce qui explique qu’il y a une importante rĂ©gularitĂ© de nos modes de vie on parle ainsi de mode de vie occidental, français ou pĂ©riurbain par exemple. Cela ne veut pas dire que chacun ne trouve pas un peu de marge de manƓuvre pour dĂ©velopper son propre style de vie, mais cela se traduit dans un cadre partagĂ© prĂ©pondĂ©rant, qui relativise l’idĂ©e d’une totale libertĂ© de nos modes de plus, la libertĂ© considĂ©rĂ©e dans ces discours est avant tout celle de consommer, or ce n’est qu’une de nos libertĂ©s. Évidemment les dĂ©bats soulevĂ©s par la crise sanitaire et les mesures impactant nos libertĂ©s, comme ceux concernant la libertĂ© de la presse dans un contexte de concentration Ă©conomique ce qui a motivĂ© une commission d’enquĂȘte du SĂ©nat, plaident pour avoir une vue d’ensemble sur la prĂ©servation de nos libertĂ©s. Pensons notamment au travail de François Sureau sur nos libertĂ©s publiques. Voir ici l’ensemble des dessins reprĂ©sentant les 12 discours de l’inaction climatiquePar ailleurs, notre libertĂ© de consommer elle-mĂȘme est bridĂ©e par l’offre existante aujourd’hui personne n’est libre d’acheter une voiture low cost sans Ă©lectronique, elle n’est tout simplement pas produite ; on ne peut pas non plus se passer des outils numĂ©riques ; et faire rĂ©parer les objets de son quotidien n’est pas toujours possible. Elle est aussi orientĂ©e par la publicitĂ©, qui nous enferme dans des stĂ©rĂ©otypes et des reprĂ©sentations datĂ©es et nous dĂ©peint un imaginaire que nous ne sommes en moyenne pas en capacitĂ© d’acheter. Qu’il s’agisse du marronnier des “sports d’hiver”, largement couverts par les journaux tĂ©lĂ©visĂ©s alors mĂȘme que seuls 10% de la population les pratiquent, de l’idĂ©al de la maison individuelle ou de l’achat d’une voiture neuve
 Quelles sont les marges de manƓuvre et les libertĂ©s des Françaises et Français, et notamment ceux ayant des revenus modestes, pour se conformer aux reprĂ©sentations vĂ©hiculĂ©es dans la publicitĂ© et les mĂ©dias ? Changer ces reprĂ©sentations de maniĂšre cohĂ©rente avec les crises environnementales est un enjeu essentiel et cette Ă©volution n’implique pas forcĂ©ment une perte de libertĂ© voir par exemple le rĂ©cent rapport EPE. Et rappelons que la publicitĂ© dispose de moyens trĂšs importants, bien supĂ©rieurs Ă  ceux des politiques publiques dont on questionne pourtant l’aspect liberticide. En 2014 par exemple, le budget de communication publique sur la nutrition et la santĂ© s’élevait Ă  4 millions d’euros quand l’investissement du secteur de l’alimentation dans les mĂ©dias atteignait 2,4 milliards d’euros, qui plus est fortement orientĂ©s vers la publicitĂ© des aliments pauvres, nutritivement dĂ©conseillĂ©s par ce programme. Dans le secteur automobile, au niveau mondial, c’est plus de 35 Md$ qui sont dĂ©pensĂ©s en publicitĂ©, dont 5 Md$ au total pour la France, l’Allemagne et la le dire de maniĂšre directe aujourd’hui personne n’est libre d’avoir une vie sobre car appartenir Ă  la sociĂ©tĂ© nĂ©cessite la consommation de certains biens et services indispensables communiquer, se dĂ©placer
 et car l’organisation qui produit ces biens et services n’est pas nos histoires collectivesL’évolution de nos normes sociales relativise Ă©galement en partie ce questionnement sur notre libertĂ© de dĂ©sirer et de choisir. Les normes sociales actuelles, fruits de l’histoire et de conventions, sont autant un ciment de notre vie collective que des contraintes sur nos pratiques quotidiennes ex. “un bon repas de famille doit inclure de la viande” ; “une personne respectable ne se dĂ©place pas en vĂ©lo”. On peut de ce fait voir la transition vers de nouveaux modes de vie comme une redĂ©finition collective de ce qui est dĂ©sirable et positif[2], chose que l’humanitĂ© fait en permanence, de maniĂšre plus ou moins explicite. Comme Y. N. Harari l’explique, le propre de l’humanitĂ© est de croire collectivement dans les histoires qu’elle se raconte, et ces histoires le fait de concĂ©der, Ă  l’Etat et Ă  nos concitoyens, une part de nos libertĂ©s dans le cadre d’un contrat social est le ciment de nos vies collectives. C’est d’ailleurs un des rĂ©sultats de l’enquĂȘte ADEME sur les modes de vie menĂ©e dans la prospective “Transitions 2050” les citoyens interrogĂ©s perçoivent bien l’enjeu de la rĂ©duction de la libertĂ© de consommer. Mais, pour eux, la consommation n’est pas la pratique cardinale derriĂšre l’idĂ©e de libertĂ©. In fine, ce qui compte le plus Ă  leurs yeux relĂšve de l’organisation de la vie sociale, tout particuliĂšrement de la prise en charge des inĂ©galitĂ©s et de la capacitĂ© Ă  influer sur son futur ou celui de son territoire. La transition Ă©cologique rĂ©actualise le besoin de se poser ces questions que sommes-nous prĂȘts Ă  donner et Ă  recevoir, en termes de droits et de devoirs, dans le cadre d’un nouveau contrat social nous permettant de rester dans les limites de la planĂšte ? Et que deviendraient nos libertĂ©s dans un monde frappĂ© par un lourd changement climatique ?4. La puissance publique n’est pas lĂ©gitime pour agir sur nos modes de vieSelon cet argument, la puissance publique sortirait de son rĂŽle en cherchant Ă  transformer nos modes de vie pour la transition. Cela irait Ă  l’encontre de l’idĂ©e d’un individu libre et responsable. Dans un contexte Ă©conomique mondialisĂ©, marquĂ© par des discours sur la rĂ©gulation par le marchĂ© lui-mĂȘme, l’action de la puissance publique Ă©tatique serait Ă©galement inadaptĂ©e. – RĂ©ponses possibles –Un rĂŽle lĂ©gitime de chef d’orchestre de la vie collectiveCet argument peut constituer un obstacle ou une excuse Ă  l’inaction pour les dĂ©cideurs politiques. Prenons l’exemple de l’agriculture Ă©tant donnĂ© que la puissance publique n’est pas lĂ©gitime pour agir sur la demande de viande ou n’en est pas capable, une politique de rĂ©duction de la production de viande ne serait pas souhaitable car elle conduirait Ă  renforcer des importations moins disantes sur le plan environnemental la demande restant fixe. Cet argument, qui dĂ©lĂ©gitime l’action sur la demande, devient bloquant pour mettre en Ɠuvre l’évolution de l’ la section prĂ©cĂ©dente “Cela menace nos libertĂ©s”, nous expliquions que les cadres collectifs sont prĂ©pondĂ©rants pour organiser nos modes de vie. La puissance publique, et en particulier l’État, n’est pas le seul acteur Ă  agir sur ce cadre de rĂ©fĂ©rence, qui est mĂ» par l’ensemble des acteurs de la vie sociale entreprises, mĂ©dias – sociaux ou non –, mouvements citoyens, artistes, acteurs financiers, etc. Mais elle y joue un rĂŽle particulier, celui de chef d’orchestre, en tant que garante de l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral et du vivre ensemble ». Ainsi, une politique publique par dĂ©finition vient encadrer les pratiques ou les modes de vie afin de permettre Ă  un groupe d’individus de vivre la puissance publique est lĂ©gitime Ă  agir sur les modes de vie, la question de son pĂ©rimĂštre d’intervention est un objet constant de dĂ©bat dans les sociĂ©tĂ©s dĂ©mocratiques, et ne doit pas ĂȘtre interrogĂ©e de façon hors sol », mais contextualisĂ©e ce qu’on va considĂ©rer comme Ă©tant une action publique lĂ©gitime dĂ©pend des convictions et des valeurs de chaque citoyen, mais aussi des principes au nom desquels l’État justifie son intervention dans tel ou tel champ et des modalitĂ©s d’action quelles politiques publiques sont mises en Ɠuvre. DĂ©battre des façons d’agirCe sont donc autant les fins que les moyens qui peuvent ĂȘtre objets de discussion. Le tableau ci-dessous rĂ©pertorie 8 philosophies pour agir sur les modes de vie, auxquelles sont associĂ©es une diversitĂ© de parti pris idĂ©ologiques, qui se traduiront ensuite dans les politiques mises en Ɠuvre. Cela nous semble ĂȘtre une base utile pour dĂ©battre dĂ©mocratiquement des moyens de mise en Ɠuvre de la transition. Par exemple, pour un mĂȘme enjeu par ex. la mobilitĂ©, les citoyens pourraient considĂ©rer qu’agir par la taxe carbone est moins acceptable qu’agir par la rĂ©glementation. Le dĂ©bat dĂ©mocratique, comme l’a illustrĂ© la Convention Citoyenne pour le Climat, est alors utile pour identifier les moyens d’actions qui paraissent lĂ©gitimes et dans les exemples historiquesUn retour historique est Ă©galement utile pour battre en brĂšche cette idĂ©e F. Trentmann dans sa magistrale histoire de la consommation montre que l’histoire regorge d’exemples d’intervention de l’Etat sur nos modes de consommation, que ce soit dans l’alimentation, nos pratiques d’épargne ex. incitation trĂšs forte Ă  l’épargne au Japon pendant le dĂ©veloppement post 2Ăšme guerre mondiale, notre mobilité  Aux États-Unis par exemple, aprĂšs la Seconde Guerre mondiale, l’État doit Ă©couler les surplus de son agriculture ; il dĂ©veloppe alors l’idĂ©e d’un bon repas pour tous les enfants, en tant que service public dĂ©livrĂ© Ă  l’école, et affecte ainsi directement des millions d’ de Nixon au pouvoir sonne la fin de ce dispositif la mesure est transformĂ©e en une seule aide aux plus pauvres, puis privatisĂ©e ; on s’éloigne alors de l’idĂ©e d’un repas sain, et les fruits et lĂ©gumes sont progressivement remplacĂ©s par produits plus gras, plus sucrĂ©s, prĂ©parant ainsi des gĂ©nĂ©rations de consommateurs Ă  ces pratiques alimentaires. Pour l’historien, l’État ne peut tout simplement pas dire je ne peux rien faire, le consommateur est souverain ».5. Il faut sauvegarder nos modes de vie actuelsCe discours renvoie Ă  l’idĂ©e selon laquelle nos modes de vie actuels seraient les plus progressistes et dĂ©veloppĂ©s qui soient. Il renvoie largement Ă  une reprĂ©sentation qui perçoit le dĂ©veloppement de notre sociĂ©tĂ© comme une trajectoire linĂ©aire, Ă©vidente, oĂč dĂ©veloppement Ă©conomique et social sont intimement liĂ©s au progrĂšs technique. Ainsi on va retrouver dans certains scĂ©narios l’idĂ©e que le fort dĂ©veloppement des solutions technologiques pour atteindre la neutralitĂ© carbone permettra de sauvegarder les modes de vie du dĂ©but du XXIĂšme siĂšcle. Cet argument repose implicitement sur l’idĂ©e que nous serions Ă  une sorte d’ñge d’or de nos modes de vie, et qu’ils mĂ©riteraient donc d’ĂȘtre prĂ©servĂ©s.– RĂ©ponses possibles –Serions-nous Ă  un Ăąge d’or des modes de vie ? Chacun, selon sa gĂ©nĂ©ration, a sa propre nostalgie d’une Ă©poque et d’un mode de vie en particulier, ce qui n’empĂȘche pas que les modes de vie Ă©voluent en permanence. L’évolution rĂ©cente la plus marquante est Ă©videmment la place que le numĂ©rique a pris dans notre vie quotidienne et dans l’organisation de la sociĂ©tĂ©. Communiquer, s’informer, se divertir, consommer, s’éduquer
 ont Ă©voluĂ© sur un laps de temps court. Aurions-nous dĂ» sauvegarder nos modes de vie d’avant le numĂ©rique ?Le fait de figer ainsi la sociĂ©tĂ© dans ses modes de vie actuels conduit Ă  tout faire reposer sur les changements technologiques et la transformation de l’économie pour atteindre la neutralitĂ© carbone. Ce raisonnement ignore donc le fait, bien Ă©tabli notamment par la sociologie des techniques, que l’évolution des technologies conduit inĂ©vitablement Ă  des changements de mode de vie la technique et le social Ă©tant interdĂ©pendants, ce sont des coĂ©volutions. Pensons Ă  la façon dont 70 ans de dĂ©veloppement automobile ont façonnĂ© nos territoires, notre rapport Ă  l’espace ex. je vis dans un espace pĂ©riurbain Ă©tendu connectĂ© par les infrastructures automobiles et au temps ex. “c’est Ă  combien de temps”, sous-entendu “en voiture”.Cela est aussi vrai avec l’évolution de nos systĂšmes Ă©conomiques nouveaux emplois, organisation du travail, place de l’État et du marché  par exemple, la rĂ©volution industrielle a conduit Ă  l’émergence d’une population ouvriĂšre nombreuse dans les villes, la transformation progressive du monde agricole chute du nombre de paysan, concentration des parcelles et une Ă©volution forte des paysages remembrement.Sur la pĂ©riode 1980-2000, la mondialisation et la numĂ©risation de l’économie ont entraĂźnĂ© une tertiarisation de l’économie française et une polarisation du marchĂ© du travail multiplication des formes d’emplois, une mĂ©tropolisation du territoire français et des pratiques de dĂ©placement accentuĂ©es dans les modes de vie valorisĂ©s avion, tgv, voyage dans une capitale europĂ©enne sur le week-end
.6. Nos modes de vie ne peuvent pas changerA ce discours de sauvegarde de nos modes de vie actuels peut s’ajouter celui qui veut que changer nos modes de vie est idĂ©aliste, voire tout bonnement impossible » cet argument joue sur un implicite frĂ©quent, l’impression de fixitĂ© de nos modes de vie. – RĂ©ponses possibles –Pourtant l’histoire rĂ©cente regorge de changements de modes de vie, prenons simplement quelques exemples. Certains de ces changements sont le fait de dĂ©cisions politiques Une circulaire du 8 aoĂ»t 1956, signĂ©e du ministre de l’Education nationale, relative aux boissons de table servies dans les internats et cantines scolaires», interdit la distribution d’alcool Ă  la cantine pour les enfants, une pratique jusqu’alors assez frĂ©quente. A la place, la consommation quotidienne de lait est expĂ©rimentĂ©e pour ses vertus nutritionnelles. Quand on connaĂźt, aujourd’hui, l’importance de l’enfance et de l’éducation dans la formation des habitudes alimentaires, ce type de mesure a inĂ©vitablement eu des effets de long loi du 13 juillet 1965 les femmes mariĂ©es peuvent occuper un emploi sans l’autorisation de leur Ă©poux et ouvrir un compte en banque en leur nom propre. Cela aura des implications majeures sur la fĂ©minisation de l’emploi[3], et in fine sur les modes de changements sont liĂ©s Ă  de nouvelles offres, qui rentrent dans nos pratiques de consommationLe dĂ©ploiement du smartphone, comme illustrĂ© par les courbes ci-dessous, modifiera profondĂ©ment et rapidement nos façons de communiquer, de nous informer, de champ de l’alimentation verra aussi les pratiques Ă©voluer au fur et Ă  mesure de la commercialisation de nouveaux produits et de changement dans les rythmes quotidiens la consommation de plats prĂ©parĂ©s a par exemple Ă©tĂ© multipliĂ© par 3 en 30 ans[4] dĂ©notant un changement dans notre rapport Ă  la prĂ©paration des repas et Ă  la changements sont plus systĂ©miques et sont la rĂ©sultante de nombreux autres changements dans la 1980 et 2008, les distances quotidiennes parcourues par les Français ont Ă©tĂ© multipliĂ©es par 1,5[5]. Et la taille de nos grandes aires urbaines par entre 2000 et 2010[6]. C’est donc le cadre territorial et temporel concret des modes de vie quotidiens qui a fortement Ă©voluĂ© lors de ces derniĂšres dĂ©cennies. Ces illustrations visent simplement Ă  montrer la diversitĂ© des changements qui s’exercent en permanence sur nos modes de vie, pour une diversitĂ© de raisons et dans une diversitĂ© de directions. Bien d’autres encore pourraient ĂȘtre mobilisĂ©es. Cela n’est pas une preuve que nos modes de vie peuvent Ă©voluer assez vite pour faire face aux crises environnementales, mais c’est le signe que des rĂ©inventions sont toujours en cours et que la transition peut s’appuyer sur ces on sait que les changements sociaux ne sont pas totalement linĂ©aires il existe des points de bascule voir l’article Bon Pote qui peuvent accĂ©lĂ©rer les changements, comme rappelĂ© par le rĂ©cent rapport du GIEC[7]. Par exemple, une fois que la population possĂšde une certaine proportion de smartphone, des effets de rĂ©seaux[8] font que son usage est de plus en plus facile, utile, nĂ©cessaire ce qui va pousser la suite de son La sobriĂ©tĂ© est un choix avant tout “idĂ©ologique”Cet argument vise Ă  discrĂ©diter une approche par la sobriĂ©tĂ© en la prĂ©sentant comme idĂ©ologique associĂ©e Ă  des valeurs subjectives et non scientifique lĂ  oĂč une approche perçue comme scientifique est issue d’un raisonnement rationnel basĂ© sur des faits. Une illustration est la critique des travaux de l’association nĂ©gaWatt leur hypothĂšse de sobriĂ©tĂ© proviendrait de leur opposition “idĂ©ologique” au nuclĂ©aire. Ainsi, dans une situation oĂč l’on produirait moins d’électricitĂ©, on serait obligĂ© de se serrer la ceinture » sur nos modes de vie.– RĂ©ponses possibles –Un concept ancien
Ce concept de sobriĂ©tĂ© a des racines anciennes, pouvant ĂȘtre spirituelles, religieuses et philosophiques et a connu une forme de renouveau dans la sociĂ©tĂ© moderne du fait des interrogations sur les impacts de la croissance Ă©conomique Cezard et Mourad, 2019 ; Guillard et Ben Kemoun, 2019. Il renvoie aux idĂ©es de tempĂ©rance, de modĂ©ration, de frugalitĂ©, comme sources de bonheur et d’émancipation. Quand il s’agit de penser la transition Ă©cologique, il est important d’avoir en tĂȘte que la sobriĂ©tĂ© concerne l’ensemble des systĂšmes, des filiĂšres et des organisations et non pas uniquement l’individu en bout de chaĂźne. Cette acception restrictive de la sobriĂ©tĂ© se rĂ©vĂšle inefficace l’individu se retrouve alors chargĂ© de mettre en Ɠuvre une logique de sobriĂ©tĂ© orthogonale au reste de la sociĂ©tĂ© fondĂ© sur l’abondance comme nous l’avons montrĂ© plus haut imaginaire de la publicitĂ©, organisation des chaines de valeur peu adaptĂ©e Ă  l’émergence d’offre sobre, modes de production et de recyclage, etc.. En termes concrets, on peut dĂ©finir la sobriĂ©tĂ© Ă©nergĂ©tique comme le fait de rĂ©duire les besoins en Ă©nergie en changeant les pratiques ou les habitudes, en changeant la façon de rendre le service Ă  tous les niveaux de la sociĂ©tĂ©. La sobriĂ©tĂ© consiste Ă  interroger le besoin ex. combien de m2 de logement par habitant ou de taille de voiture ou de changer la façon de rendre le mĂȘme service ex. augmenter la part de protĂ©ines vĂ©gĂ©tales, changer le mode de transport. L’idĂ©e est, dans la mesure du possible, de chercher Ă  rĂ©duire Ă  la source le besoin de mobiliser des ressources ou des Ă©quipements techniques. Cette Ă©tape amont est complĂ©mentaire des efforts d’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique, qui cherche elle Ă  amĂ©liorer la capacitĂ© des Ă©quipements techniques Ă  rendre leur service tout en minimisant leur consommation d’énergie ex. un moteur de voiture moins consommateur de carburant pour une mĂȘme puissance.
de plus en plus mis en avant par la communautĂ© scientifiqueLes analyses scientifiques globales pointent de plus en plus le besoin de sobriĂ©tĂ© le rapport du GIEC soulignait dĂ©jĂ  qu’agir pour une low demand », en complĂ©ment de l’efficacitĂ© facilitait l’atteinte des objectifs climatiques et l’indĂ©pendance Ă  des technologies incertaines de captation du carbone. Et de plus en plus de travaux de prospective cherchent Ă  intĂ©grer les changements de modes de UNEP Gap Report de 2020 soulignait Ă©galement ce besoin d’aller vers des modes de vie plus sobres. Le rĂ©cent rapport du GIEC renforce encore ce constat en mettant en avant l’impact global d’attĂ©nuation que pourraient avoir les actions sur la demande[9].Cette thĂ©matique prend une place croissante dans la recherche le rĂ©seau Enough regroupe les scientifiques europĂ©ens qui travaillent sur ces questions et recense une littĂ©rature de plus en plus abondante sur le sujet, avec notamment beaucoup de travaux rĂ©cents cherchant Ă  identifier les conditions d’une bonne vie » la prĂ©servation de l’ensemble des bĂ©nĂ©fices sociaux clĂ©s dans les limites de la planĂšte. La sobriĂ©tĂ© fait partie des options privilĂ©giĂ©es pour une raison principale la multiplicitĂ© des crises environnementales climat, biodiversitĂ©, ressources
 telle que reprĂ©sentĂ©es par le cadre des limites planĂ©taires combinĂ©e Ă  la lenteur des progrĂšs actuels fait que l’ampleur des changements Ă  mettre en Ɠuvre est de plus en plus grande et exigeante, nĂ©cessitant de considĂ©rer tous les leviers possibles. Cette figure issue du rĂ©sumĂ© pour dĂ©cideur du rĂ©cent rapport du GIEC dĂ©crit les actions possibles sur la demande, incluant donc des leviers de sobriĂ©tĂ©, et leurs potentielsLa notion de sobriĂ©tĂ© recouvre deux faces, qui ne sont pas contradictoires mais au contraire complĂ©mentaires. D’une part, ce qui est de l’ordre de l’idĂ©ologie, plongeant dans nos racines religieuses et philosophiques, dont l’encyclique Laudato Si est un bon exemple rĂ©cent. Cette approche ne devrait pas ĂȘtre perçue comme un refus du progrĂšs technique mais comme une invitation Ă  s’interroger sur les sources du bien-ĂȘtre humain et de l’émancipation. D’autre part, ce qui est de l’ordre scientifique et rationnel. Dans cette derniĂšre perspective, il est nĂ©cessaire de rechercher toutes les solutions nĂ©cessaires pour limiter les crises environnementales, la sobriĂ©tĂ© faisant partie de cet Ă©ventail de solutions. Quelques soient les solutions technologiques mobilisĂ©es pour produire de l’énergie ou se dĂ©placer par exemple, rĂ©duire la demande amont est une stratĂ©gie pertinente pour rĂ©duire les impacts l’idĂ©e derriĂšre la sobriĂ©tĂ© n’est pas aussi marquĂ©e idĂ©ologiquement que certains le prĂ©sentent un article scientifique de psychologie montre qu’un discours climatique orientĂ© sur la rĂ©duction du gaspillage fonctionne avec les publics conservateurs et rĂ©sonne avec leurs valeurs. Voyons la sobriĂ©tĂ© comme une politique anti-gaspillage gĂ©nĂ©ralisĂ©e !8. La responsabilitĂ© individuelle devrait ĂȘtre mise en avant Cet argument met en avant la responsabilitĂ© individuelle des consommateurs pour rĂ©orienter leurs comportements et ainsi l’ensemble de l’économie. Si ces changements s’avĂšrent impossibles, c’est Ă  cause des contradictions et incohĂ©rences des individus d’un cĂŽtĂ© des sondages et baromĂštres rĂ©vĂšlent leurs prĂ©occupations et leurs aspirations Ă  des modes de vie et de consommation plus durables ; mais de l’autre les actes ne suivent pas dans les choix de mobilitĂ©, d’alimentation ou de consommation durable. Cet Ă©tat de fait peut constituer une forme d’excuse Ă  l’inaction pour les dĂ©cideurs publics et privĂ©s, qui se disent incapables d’agir dans ce contexte.– RĂ©ponses possibles –Les baromĂštres successifs menĂ©s par l’Ademe le montrent, les Français sont conscients de la nĂ©cessitĂ© de changements de modes de vie et prĂȘts Ă  cela. D’autres sondages, menĂ©s au niveau international, identifient Ă©galement la volontĂ© d’une partie significative[10] de la population Ă  mettre en Ɠuvre des changements. Toutefois ces dĂ©clarations d’intention ne se retrouvent pas forcĂ©ment dans les actes. Comme l’observaient les auteurs d’une Ă©tude du Behavioural Insight Team “two-thirds of people want to consume less, and consume more sustainably, and yet most fail to act on this expressed preference”. Certains scientifiques interprĂštent ce dĂ©calage comme un value-action-gap” et explorent les mĂ©canismes psychologiques individuels associĂ©s. Leurs rĂ©sultats indiquent que la communication Ă  l’égard du public, afin de renforcer la prise de conscience sur les changements liĂ©s Ă  la transition, a des limites, car l’intention ne dĂ©clenche pas forcĂ©ment l’action. Lamb et al. 2020 dĂ©cryptent les risques politiques de ce discours sur l’individualisme qui rĂ©oriente l’action climatique des solutions systĂ©miques vers des actions individuelles, comme rĂ©nover sa maison ou conduire une voiture plus efficace ». Pour ces auteurs, le problĂšme est que ce discours rĂ©duit l’espace de solution aux choix de consommation personnels, en occultant le rĂŽle des acteurs et organisations puissants qui façonnent ces choix et gĂ©nĂšrent des Ă©missions de combustibles fossiles ». En orientant les responsabilitĂ©s vers les seuls individus, ce discours risque ainsi de retarder l’action. Et ce d’autant plus que l’analyse par la responsabilitĂ© individuelle a des limites et peut avoir des consĂ©quences politiques nĂ©fastes. Les sciences humaines et sociales expliquent bien comment nos modes de vie et de consommation sont dĂ©pendants de schĂ©mas collectifs mes choix d’alimentation ou de mobilitĂ© sont dĂ©pendants des normes sociales de mon groupe qui est ce qui dĂ©sirable, valorisĂ© socialement autour de moi et Ă©galement de l’offre concrĂšte qui m’est accessible quotidiennement ; mon imaginaire de consommation basĂ© sur l’abondance est nourri par la publicitĂ© et plus largement par l’idĂ©al de progrĂšs au centre de nos sociĂ©tĂ©s. Cet Ă©cart n’est pas irrationnel et ne relĂšve en aucun cas uniquement de biais de raisonnement infrastructure, acteurs privĂ©s et institutionnels qui montrent l’exemple, normes sociales
Des actions collectives sont nĂ©cessaires pour combler cet Ă©cart, et le rĂ©cent rapport du GIEC rappelle la responsabilitĂ© des entreprises et des pouvoirs publics dans la mise en Ɠuvre des infrastructures indispensables Chapitre 5, WG III. Par ailleurs, les individus ne sont pas que des consommateurs, ce sont des citoyens en attente de solution Ă©quitable et de partage juste des efforts c’est ce qui ressort en condition n°1 de changement de mode de vie du baromĂštre Ademe. C’est aussi le travail des 150 citoyens de la Convention Citoyenne qui a justement consistĂ© Ă  dĂ©crire un ensemble de politiques publiques, agissant Ă  tous les niveaux, permettant de mener une action ambitieuse et acceptable. 9. Cela nous mĂšnera vers la dĂ©croissance et c’est la fin de la prospĂ©ritĂ©Cet argument consiste Ă  dire que mĂȘme si les changements de modes de vie vers la sobriĂ©tĂ© Ă©taient possibles, ils ne seraient pas souhaitables, voire dangereux, du fait de l’impact nĂ©gatif sur la croissance Ă©conomique et donc sur notre prospĂ©ritĂ©. Moins consommer et moins produire, c’est automatiquement moins de ressources Ă©conomiques pour financer nos systĂšmes sociaux et notre prospĂ©ritĂ©. On trouve le reflet de cet argument dans les injonctions contradictoires que reçoivent les individus. Par exemple, Ă  l’éloge de la sobriĂ©tĂ© lors du 1er confinement a succĂ©dĂ© dĂšs la rentrĂ©e un appel Ă  consommer l’épargne mise de cĂŽtĂ© pour relancer l’économie, car celle-ci repose en effet en partie sur la consommation des mĂ©nages. C’est bien en pensant conjointement les changements de modes de vie et les cadres politiques et Ă©conomiques de nos sociĂ©tĂ©s que l’on peut rĂ©ellement mener la transition. – RĂ©ponses possibles –Cette controverse est majeure et Ă©videmment trĂšs vaste et il n’est pas question de tenter de la trancher ici mais essayons de montrer Ă  minima que cela ne devrait pas ĂȘtre un Ă©lĂ©ment bloquant Ă  la mise en place de la transition des modes de de quoi ? ProspĂ©ritĂ© pour qui ? La premiĂšre question concerne Ă©videmment la nature de ce qui doit dĂ©croitre et les implications sur la prospĂ©ritĂ©. Depuis l’important ouvrage de T. Jackson, ProspĂ©ritĂ© sans croissance », de nombreux travaux scientifiques ont explorĂ© la possibilitĂ© de rĂ©duire la consommation de ressources matĂ©rielles et Ă©nergĂ©tiques tout en conservant de bonnes conditions de vie et de bien-ĂȘtre. Deux principes expliquent cette possibilitĂ© 1 au-delĂ  d’un certain seuil, la consommation n’apporte plus ou peu de bien-ĂȘtre supplĂ©mentaire et c’est notamment le cas dans les pays dĂ©veloppĂ©s idĂ©e de rendement dĂ©croissant ou de saturation du besoin ; 2 ce qui apporte du bien-ĂȘtre ce sont les services rendus un service de mobilitĂ©, un service d’alimentation et non les ressources directement, or il est possible de rendre les mĂȘmes services avec plus de sobriĂ©tĂ© et d’efficacitĂ© et donc moins de ressources naturelles prĂ©levĂ©es. Le rĂ©cent rapport du Giec, en s’appuyant sur tous ces travaux scientifiques, estime donc que les actions sur la demande et donc nos modes de vie et de consommation sont cohĂ©rentes avec le fait d’amĂ©liorer le bien-ĂȘtre de base pour tous “Demand side mitigation response options are consistent with improving basic wellbeing for all.high confidence” SPM Ce rapport indique Ă©galement que les politiques de sobriĂ©tĂ© sont un ensemble de mesures et de pratiques quotidiennes qui permettent d’éviter de la demande pour l’énergie, les matĂ©riaux, le sol et l’eau tout en dĂ©livrant du bien-ĂȘtre humain pour tous dans les limites de la planĂšte. Il semble donc exister un espace des possibles combinant dĂ©croissance de la consommation d’énergie et de ressources naturelles et prospĂ©ritĂ©, qu’il reste Ă©videmment Ă  explorer et Ă  la croissance Ă©conomique alors ? Rappelons que le PIB, s’il est la boussole de nos politiques, n’est pas l’indicateur le plus adĂ©quat pour comprendre la rĂ©partition des richesses, le dĂ©veloppement ou le bien-ĂȘtre humain. Il s’agit lĂ  d’un consensus bien Ă©tabli dans les sciences humaines et sociales. Cela implique d’une part de se prĂ©occuper davantage du contenu rĂ©el de la croissance Ă©conomique, comme la rĂ©cente analyse des scĂ©narios Transitions 2050 de l’ADEME le souligne. D’autre part, de plus en plus de travaux s’intĂ©ressent au bien-ĂȘtre ou Ă  d’autres indicateurs alternatifs de prospĂ©ritĂ© dans leurs analyses des limites planĂ©taires voir par exemple la “doughnut economy” de K. Raworth. Dans le mĂȘme temps, cela n’évacue pas totalement la question de la croissance Ă©conomique car comme le notait avec malice T. Jackson 2017 “in an economy that is founded on growth, growth is essential for stability” mĂȘme si elle n’est pas l’alpha et l’omega de notre prospĂ©ritĂ©, la croissance Ă©conomique est un pilier des sociĂ©tĂ©s que nous avons construit autour d’elle. Cela conduit ainsi Ă  la question de la capacitĂ© des pays dĂ©veloppĂ©s Ă  dĂ©coupler », c’est-Ă -dire Ă  concilier une baisse forte de leurs Ă©missions et consommations de ressources naturelles avec une croissance de leur activitĂ© Ă©conomique mesurĂ©e par le PIB. Aujourd’hui il est trĂšs incertain qu’un dĂ©couplage Ă  un rythme suffisant pour rester dans les limites de la planĂšte soit suffisant, ce qui questionne le narratif de la croissance verte » voir l’analyse dĂ©taillĂ©e des conclusions du GIEC de T. Parrique. Dans le mĂȘme temps, de nombreux acteurs travaillent pour identifier comment obtenir les fruits de la croissance Ă©conomique stabilitĂ© sociale, rĂ©silience sociale, emploi sans que la croissance en tant que telle continue d’ĂȘtre une boussole de l’action publique voir ce rĂ©cit de Zoe Institute.Que faire ? Accepter les incertitudes sur le futur de la croissance Ă©conomique et agir dĂšs aujourd’hui. Il est important d’avoir en tĂȘte qu’indĂ©pendamment des changements pour faire face Ă  la crise environnementale, il y a des incertitudes sur la croissance Ă©conomique future et il faut de toute façon nous y prĂ©parer, notamment pour prĂ©server notre systĂšme social. Cela passe par davantage d’arbitrages politiques dans le partage des fruits de notre activitĂ© Ă©conomique. L’échange entre S. Hallegate et J. Hickel, le premier un tenant de la croissance verte et le second un dĂ©fenseur de la dĂ©croissance entendue comme “a planned reduction of aggregate resource and energy use in high-income nations designed to bring the economy back into balance with the living world in a safe, just and equitable way”, est Ă©galement riche d’enseignements sur les diffĂ©rentes positions dans ce dĂ©bat et permet de montrer les points de dĂ©saccords mais aussi les points d’accords sur lesquels s’appuyer pour agir dĂšs Ă  prĂ©sent pour mener la transition, sans devoir attendre d’avoir totalement tranchĂ© ces dĂ©bats en partie thĂ©oriques. La rĂ©flexion par secteur peut aussi ĂȘtre trĂšs utile pour comprendre comment les choses peuvent Ă©voluer. Par exemple, dans le domaine de l’agriculture et de l’alimentation, la dĂ©croissance en quantitĂ© n’implique pas forcĂ©ment une baisse en valeur globale la logique moins mais mieux » cherche par exemple Ă  mettre en avant l’idĂ©e de consommer moins de viande mais mieux produite et donc plus Les solutions technologiques vont rĂ©soudre les crises environnementales Cet argument consiste tout simplement Ă  Ă©carter le besoin de faire Ă©voluer nos modes de vie sur la base d’un optimisme technologique ». Cette idĂ©e reçue a trois variations, qu’il est important d’identifier celle qui voudrait que les enjeux Ă©nergĂ©tiques et environnementaux soient uniquement des sujets techniques, ce qui implique qu’ils n’auraient pas Ă  ĂȘtre dĂ©battus collectivement ; celle qui survalorise la place de la technique comme levier pour rĂ©soudre les dĂ©fis Ă©cologiques considĂ©rant qu’il est inutile, voire idĂ©ologique de questionner les transformations de nos modes de vie actuels ; celle qui sous-entend que l’innovation technique est forcĂ©ment consensuelle, bĂ©nĂ©fique, et ne soulĂšve pas de controverses, a l’inverse d’autres leviers de transition de la sociĂ©tĂ©.– RĂ©ponses possibles –Un changement technique ne va pas sans changement social ! C’est un biais trĂšs courant de penser que l’un et l’autre sont sĂ©parĂ©s, mais il n’existe pas de changement technique sans changement social. De nombreux travaux en sciences humaines et sociales ont dĂ©crit comment changements techniques et changements sociaux allaient de pair. Une chercheuse comme E. Shove a par exemple traitĂ© de ces liens de dĂ©pendances dans de nombreux travaux et sur de nombreux domaines. Prenons simplement l’exemple de l’automobile le dĂ©veloppement technique des vĂ©hicules et des infrastructures est allĂ© de pair Ă  des changements dans les territoires de vie accessibilitĂ© de zone pĂ©riurbaines et l’amĂ©nagement de nos villes, la façon de consommer dĂ©veloppement des centres commerciaux et la façon d’habiter maison individuelle, la reprĂ©sentation de la vitesse et du temps cette ville est Ă  20 min » sous-entendu de voiture mais aussi de ce qui est confortable et dĂ©sirable
 La prospective “Transitions 2050”, menĂ©e par l’ADEME autour des quatre scĂ©narios montre que quelque soit le chemin adoptĂ©, l’objectif de neutralitĂ© carbone implique autant des changements techniques que sociaux de grande ampleur que ce soit Ă  court comme Ă  moyen terme. Le paradoxe de l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tiqueDiffĂ©rents travaux montrent que les gains d’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique ne conduisent pas nĂ©cessairement Ă  une rĂ©duction de la consommation d’énergie. C’est le cas des travaux historiques de Jevons sur l’usage du charbon au 19° siĂšcle il observe que plus l’on consomme de charbon, plus on est efficace dans son usage, ce qui permet de rĂ©duire sa consommation pour un processus en particulier
 et d’en dĂ©multiplier les usages et donc d’en consommer de plus en plus ! Plus rĂ©cemment, diffĂ©rentes dĂ©monstrations montrent que les gains d’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique sans questionnement sur nos pratiques et nos besoins induisent un surcroĂźt de consommation d’énergie. Dans le secteur du numĂ©rique, la dynamique technologique a procurĂ© d’importants gains d’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique Ă  chaque nouvelle gĂ©nĂ©ration d’équipements numĂ©riques et dans le traitement des donnĂ©es, c’est-Ă -dire qu’il Ă©tait possible de faire plus de choses avec la mĂȘme consommation d’énergie. NĂ©anmoins, les usages ont aussi explosĂ© en parallĂšle, que l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique seule ne permet pas de compenser. Autre exemple dans le bĂątiment les travaux d’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique comme l’isolation et l’installation de systĂšme de chauffage performant n’impliquent pas toujours la baisse de consommation escomptĂ©e. Les sommes Ă©conomisĂ©es peuvent en effet ĂȘtre rĂ©investies, dans une tempĂ©rature de chauffage supĂ©rieure ou dans d’autres Ă©quipements permettant de rĂ©pondre aux canons du confort domestique. Dans l’automobile, les gains d’efficacitĂ© des moteurs s’accompagnent d’une croissance de la taille et du poids des vĂ©hicules. On peut retrouver d’autres formes d’effets rebonds dans la consommation de biens et services le fait de davantage mobiliser le marchĂ© de l’occasion pour revendre ses objets peut doper la consommation de produits l’analyse de B. Keller les gains trĂšs Ă©levĂ©s d’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique des datas centers n’ont pas permis de rĂ©duire la consommation totale qui reste constante, courbe verte mais de compenser la multiplication par plus de 10 des trafics. Source maĂźtriser ces effets rebond, il est nĂ©cessaire de se questionner, collectivement, sur nos besoins afin de rĂ©duire nos consommations matĂ©rielles et Ă©nergĂ©tiques, rĂ©flexion qui ne relĂšve pas du champ technique mais bien du champ dĂ©mocratique. Sans cette rĂ©flexion sur nos besoins, et leur modĂ©ration, qui s’apparente Ă  une dynamique de sobriĂ©tĂ©, il est probable que des effets rebond multiples nous feront perdre du temps au regard des dĂ©fis incertitudes quant aux solutions techniques par la communautĂ© scientifique et par les citoyensEnsuite, on trouve des incertitudes Ă  l’égard des solutions techniques elles sont Ă©mises tant par les scientifiques eux mĂȘme que par les citoyensDu cĂŽtĂ© des scientifiques d’abord, certaines promesses techniques aujourd’hui promues font l’objet de controverses sur leur capacitĂ© Ă  rĂ©duire de façon effective les Ă©missions carbone. Jusqu’oĂč pourrons-nous utiliser les technologies de carbon dioxide removal » sans impacter nĂ©gativement d’autres dimensions environnementales ex. impact sur les sols et la biodiversitĂ© quand cela repose sur l’usage de biomasse et sans autres impacts nĂ©gatifs voir le tableau des risques et impacts p96 du Technical Summary du GIEC ? La communautĂ© scientifique Ă©met Ă©galement des doutes sur la capacitĂ© Ă  rĂ©soudre les enjeux environnementaux associĂ©s aux modĂšles agro-alimentaires climat, biodiversitĂ©, pollution des eaux et des sols en se fondant uniquement sur des Ă©volutions d’ordre techniques changer les pratiques alimentaires semble indispensable pour rĂ©duire la pression planĂ©taire sur la biosphĂšre voir par exemple le travail de la commission Eat the Lancet ou le scĂ©nario TYFA. Du cĂŽtĂ© des citoyens Ă©galement, la rĂ©cente Ă©tude pilotĂ©e par l’ADEME autour des 4 scĂ©narios prospectifs “Transitions2050” montre que les scĂ©narios les plus technophiles soulĂšvent diffĂ©rentes inquiĂ©tudes de la part des citoyens. Par exemple, dans le scĂ©nario dans lequel le numĂ©rique et l’intelligence des objets serviraient Ă  rĂ©guler nos consommations, les citoyens Ă©mettent des craintes sur la gouvernance des donnĂ©es et sur la marchandisation qui en serait faite. Sur le sujet environnemental, les citoyens mettent Ă©galement en doute la capacitĂ© des innovations techniques seules pour rĂ©soudre les enjeux climatiques, soulĂšvent des risques de “fuite en avant”, de greenwashing. Il leur semble nĂ©cessaire de sortir de ces promesses techniques pour questionner tant leurs besoins que les valeurs souhaitables Ă  mettre au cƓur de la sociĂ©tĂ©, pour refonder un nouveau contrat social.
\n \n \nmode de vie des artistes en marge de la société
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